Des agents du LAPP distingués par la médaille de Cristal collectif 2019 du CNRS

Publié le lun 24 Juin 2019

La prestigieuse médaille de cristal collectif du CNRS (Centre national de la recherche scientifique) distingue des ingénieures et ingénieurs, des techniciennes et techniciens et des personnels administratifs qui, par leur créativité, leur maîtrise technique et leur sens de l’innovation, contribuent aux côtés des chercheuses et chercheurs à l’avancée des savoirs et à l’excellence de la recherche française. Cette année, elle a été attribuée à plusieurs collègues du Laboratoire d’Annecy de Physique des Particules (LAPP – IN2P3/Université Savoie Mont Blanc) pour leur contribution à la conception et à la réalisation des télescopes de grande taille (LST) du Čerenkov Telescope Array (CTA).

Cette distinction décernée à Eric Chabanne, Guillaume Deleglise, Nadia Fouque, Nicolas Geffroy, Laurent Journet, Thierry Le Flour, Bruno Lieunard, Inocencio Monteiro, Jean-Luc Panazol et Julie Prast, récompense le travail de toute l’équipe, dont la maîtrise technique, la dimension collective du projet et le rayonnement ont été jugés remarquables.

La réalisation de télescopes de grande taille dans le cadre du projet CTA

Projet d’avenir du premier observatoire pour l’astronomie gamma de très haute énergie, CTA est une très grande infrastructure de recherche (TGIR) consistant en un réseau de plus de 100 télescopes. Ces instruments de diverses tailles (Large-Sized Telescope – LST, Medium-Sized Telescope – MST, Small-Sized Telescope – SST) seront répartis en deux observatoires sur le globe, dans l’hémisphère nord, à La Palma dans les Îles Canaries (Espagne) et dans l’hémisphère sud, dans le désert d’Atacama au Chili.

« Le LAPP est engagé depuis dix ans dans les diverses phases de développement du Large Sized Telescope-1 et assure la conception et la réalisation de trois sous-systèmes majeurs », explique Giovanni Lamanna, directeur du LAPP et initiateur de l’ensemble du projet CTA au LAPP.

Dans le cadre de la structure mécanique du télescope, l’équipe du LAPP a proposé une arche haubanée supportant la caméra en matériaux composites.

« La structure parabolique de l’arche, de 24m par 28m, entièrement réalisée en fibres de carbone, est constituée de plusieurs segments tubulaires reliés. Cette architecture, qui résulte de calculs numériques précis, garantit le respect des spécifications en termes de déformation et la résistance de l’ensemble aux nombreux cas de charge», raconte Armand Fiasson, responsable de l’équipe au LAPP.

L’équipe du LAPP, reconnue au sein de l’IN2P3 pour son expertise en mécatronique, a également la responsabilité du projet drive system qui contrôle et commande les quatre télescopes LST qui équiperont chaque site de CTA.

« Ce système prévoit l’asservissement et la synchronisation automatique des axes motorisés de chaque LST, la sécurisation de leurs mouvements, particulièrement lors des phases de repositionnement rapide lors de suivi d’alertes et l’optimisation des trajectoires des télescopes pour minimiser la puissance motrice et le temps de déplacement ». détaille Armand Fiasson.

Enfin, le LAPP a réalisé le système de surveillance de l’électronique et des détecteurs de la caméra.

« Le LST-1 est en effet équipé d’une caméra de deux tonnes dont le contrôleur réalisé au LAPP assure la surveillance des paramètres environnementaux (température, consommation, états des éléments mobiles, etc.) et permet le contrôle des composants électromécaniques, du refroidissement, de la distribution de puissance, ou du système de calibration », décrit le responsable de l’équipe CTA du LAPP.

Ce système de sécurité équipera également les caméras NectarCAM des télescopes de moyenne taille MST (photo ci-dessus), le projet majeur de la collaboration CTA-France.

« Aux côtés de plus de 1 400 scientifiques et ingénieurs d’environ 200 instituts de 31 pays impliqués dans la conception et la construction des réseaux du CTA, des chercheurs, des techniciens et des ingénieurs du LAPP ont ainsi constitué une équipe transdisciplinaire capable de concevoir et de réaliser des solutions techniques qui combinent la mécanique, l’électronique et l’informatique au service des défis de la recherche fondamentale, commente Giovanni Lamanna, directeur du LAPP, une véritable aventure humaine ! ».

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