Projet MEDEX-Manaslu 2015 : chronique d'une expédition scientifique hors normes

Publié le lun 20 Avr 2015

Les chercheurs impliqués dans le projet Medex-Manaslu au Népal sont de retour en France après avoir vécu une expérience scientifique riche et une fin de mission tragique pour les populations népalaises.

Retour sur une expédition scientifique hors normes…

LE PROJET MEDEX-MANASLU

Le Manaslu au Népal : un décor de rêve pour une expérience humaine et scientifique exceptionnelle. Un double enjeu : comprendre les effets de l’altitude sur l’organisme et tester à 5 000 m un masque qui pourrait minimiser les effets délétères, et parfois dangereux, de l’altitude.

Le projet MEDEX-Manaslu-2015 mené sur 5 semaines en avril 2015 est une expédition scientifique internationale en haute altitude (Népal, Manaslu trek/peak 5000-8163m) portée par une équipe de 5 chercheurs français, experts de l’altitude issus notamment de laboratoires de l’Université Savoie Mont Blanc, de l’Université Joseph Fourier de Grenoble et de l’Université d’Avignon.

Expedition-Manaslu-2015---IMGP9058---LPE

La partie française de l’expédition, coordonnée par un chercheur de l’Inserm (Unité 1042 « Hypoxie et physiopathologies cardiovasculaire et respiratoire » Inserm/Université Joseph Fourier), y menait un projet original sur l’impact cérébral et cardiaque de l’altitude et sur les altérations du sommeil qu’elle induit.

Les chercheurs français, dont faisait partie Thomas Rupp, chercheur au Laboratoire de Physiologie de l’Exercice (LPE) à l’Université Savoie Mont Blanc,  ont étudié également l’intérêt d’un masque spécifique d’amélioration de l’oxygénation pour combattre les symptômes du mal aigu des montagnes. Pour cela, 50 volontaires les ont accompagné dans ce trek à plus de 5 000 m d’altitude. L’étude des effets du manque d’oxygène sur des organismes sains en haute altitude va permettre de mieux comprendre les conséquences du manque d’oxygène chez certains patients en plaine, par exemple atteints de pathologies respiratoires. La haute altitude est un véritable laboratoire à ciel ouvert constituant un modèle original d’étude des capacités et des limites d’adaptation de l’organisme humain.

Ce projet a la particularité de faire cohabiter d’une part une recherche scientifique de pointe en lien avec l’intolérance à l’altitude et d’autre part la proposition et le développement d’un moyen matériel non médicamenteux et innovant de remédiation au mal aigu des montagnes. La compréhension des mécanismes d’action d’une pression expiratoire positive (PEP) comme alternative non médicamenteuse à l’intolérance à l’altitude et le paramétrage précis de son utilisation sur le terrain constitue une réelle innovation d’usage à fort potentiel. De nombreux acteurs socio-économiques de la montagne en Rhône-Alpes sont intéressés par ce projet émanant d’une démarche R&D (Association EXALT, FFCAM, SPORALTEC, Fondation PETZL…).

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PREMIERS RETOURS SUR L’EXPÉDITION

L’expédition scientifique s’est bien passée. Les chercheurs ont dû faire face à des conditions météorologiques exceptionnelles pour la saison avec énormément de neige et par conséquent un acheminement très difficile du matériel à 5 1 00m. La difficulté a alors été renforcée  par  le froid et le manque d’ensoleillement, les équipes étant très dépendantes dans ces conditions de l’énergie solaire. Malgré cela, les premières données récupérées par les chercheurs sont encourageantes laissent entrevoir de belles perspectives.

Au cœur du tumulte, les chercheurs sont rentrés du Népal en bonne santé mais très affectés par les événements dramatiques qui ont touché leur collègues locaux, leurs amis népalais et plus largement un pays qui leur est chère. Le séisme du 25 avril et ses répliques depuis ont ravagé Katmandou mais aussi de nombreux villages par lesquels les chercheurs sont passés, le bilan humain et matériel est lourd et les premiers mots des chercheurs sont avant tout pour témoigner leur soutien aux populations locales et pour souligner l’importance d’une aide d’urgence sur place.

Par ailleurs, pour faire suite à la catastrophe qui a frappé le Népal, une équipe de chercheurs du laboratoire ISTerre  a d’ores et déjà été mise en place pour étudier les causes du tremblement de terre.

En savoir plus : ici.

POUR EN SAVOIR PLUS

Contact : Thomas Rupp

Plus d’informations sur la mission sur :

  • Le blog officiel de l’expédition : ici
  • Facebook, sur le compte de l’Inserm
  • Twitter avec le hashtag #scienceausommet ou sur le compte de l’Inserm

 

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