Le LIBM reçoit l’équipe de France d’aviron et ses champions olympiques

Publié le lun 13 Fév 2017

Le Laboratoire Interuniversitaire de Biologie de la Motricité (Université de Saint-Étienne – Université Claude  Bernard Lyon 1 – Université Savoie Mont  Blanc), a accueilli pendant trois jours les 20 rameurs de l’équipe française d’aviron dont les deux champions olympiques Pierre Houin et Jérémie Azou, accompagnés de leur entraineur, Alexis Besançon. Les athlètes ont effectué leur test physiologique annuel entre les mains du chercheur et directeur du LIBM, Laurent Messonnier.

UN PARTENARIAT ENTRE LE LIBM ET LA FÉDÉRATION FRANÇAISE D’AVIRON 

C’est suite à la fermeture l’an dernier du laboratoire lyonnais de Physiologie de l’Exercice que l’équipe de France d’aviron a souhaité que le LIBM prenne en charge les évaluations physiologiques des équipes. « Nous nous sommes naturellement tournés vers le LIBM : une référence incontestée et incontestable en matière de lactatémie » commente enthousiaste Alexis Besançon.

Les collaborations historiques de certain-e-s chercheur-e-s du LIBM (Laurent Messonnier) avec les équipes de France associées à la situation géographique du laboratoire, proche de la base d’aviron d’Aiguebelette (lieu de stage régulier pour l’équipe de France d’aviron), ont également motivé la fédération à faire du LIBM le centre d’évaluation physiologique des rameurs de l’équipe de France.

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UNE COLLABORATION PORTEUSE EN FORMATION ET EN RECHERCHE

Le LIBM collabore également avec la Fédération Française d’Aviron :

  • En recherche : l’aviron est utilisé comme un modèle expérimental dans de travaux scientifiques du laboratoire, en physiologie et également en biomécanique. Le LIBM dispose déjà d’une douzaine de publications internationales autour de l’aviron, une activité sportive qui l’intéresse tout particulièrement pour ses adaptations physiologiques très spécifiques dues à l’importante masse musculaire impliquées dans l’effort : la force élevée développée, la capacité à répéter 200 à 230 fois par course (2000 m) un coup d’aviron le plus puissant possible. Le laboratoire est actuellement en contrat de recherche avec la fédération.
  • En formation : La fédération intervient par l’intermédiaire de ses cadres techniques auprès des étudiant-e-s poursuivant une formation STAPS dont la spécialité sportive est l’aviron. À noter que l’USMB est le seul établissement, au niveau de la formation, à détenir une convention avec la Fédération Française d’Aviron. Ce partenariat permet à l’USMB de proposer une formation validée et reconnue par la fédération française d’aviron. Réciproquement, invité-e-s par la fédération, les chercheur-e-s du LIBM interviennent auprès des cadres techniques de la fédération lors des formations fédérales destinées aux entraîneurs de clubs.

UNE ÉVALUATION INDIVIDUELLE AUX MULTIPLES OBJECTIFS ET FINALITÉS

Préparée en amont entre le LIBM et les entraineurs de l’équipe française d’aviron, cette évaluation répond à 2 objectifs majeurs :

  • évaluer différents paramètres physiologiques de l’aptitude physique de l’athlète : sa consommation maximale d’oxygène, sa puissance maximale aérobie, sa fréquence cardiaque maximale, son niveau maximal de lactatémie (concentration sanguine du lactate, un composé produit pendant l’exercice, issu de l’utilisation des glucides et témoin de l’intensité de l’effort).;
  • déterminer des zones cibles, calibrées par la fréquence cardiaque et le niveau de lactatémie pour gérer les intensités d’effort lors de l’entraînement des athlètes..

Intégré dans le dispositif global d’accompagnement d’un athlète, ce test est effectué tous les ans à la même période avec un protocole identique d’année en année. Il permet de constater les progrès des rameurs d’une année sur l’autre en terme de puissance aérobie et anaérobie lactique (facteurs essentielles de performance en aviron).

Cette l’évaluation n’est pas, en tant que telle, un travail la recherche. Néanmoins, depuis 1993, plus de 150 rameurs-euses ont réalisé ces tests sur plusieurs années consécutives, ce qui a permis au LIBM d’en isoler de grandes tendances. Le laboratoire a ainsi pu proposer 3 publications internationales et une 4ème est en cours. Le LIBM tente actuellement d’expliquer plus finement quels sont ces paramètres déterminants la performance afin de proposer aux entraîneurs  des pistes d’entrainement plus ciblées.

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LE DÉROULEMENT DU TEST

Chaque athlète réalise, au sein même du laboratoire, un exercice incrémental par paliers successifs de 3 minutes. L’athlète, positionné sur un rameur ergomètre, monte en puissance jusqu’à ce qu’il ne puisse plus maintenir la puissance requise. Entre chaque palier une pause de quelques secondes est accordée le temps de procéder à un prélèvement sanguin. Cette évaluation dure au total une cinquantaine de minutes par athlète en comptant l’installation, le début de l’épreuve, l’exercice jusqu’à la phase finale et une récupération de quelques minutes après l’évaluation.

Les résultats de l’évaluation sont ensuite intégrés dans le passeport physiologique de l’athlète dans lequel figure l’ensemble des données prélevées lors des différentes sessions d’évaluation et d’entrainement. Ce fichier permet d’établir une base de données et une traçabilité des performances de chacun des athlètes afin de faire apparaître leurs zones de travail et leurs perspectives d’évolution.

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ILS ONT RÉALISÉ L’ÉVALUATION AU LIBM

Pierre Houin, rameur français, champion olympique en deux de couple poids légers masculin aux Jeux olympiques d’été de Rio 2016

« C’est le test que je redoute le plus parce que nous ne sommes pas dans des conditions idéales. Équipé d’un masque, les conditions respiratoires ne sont pas optimales.  Nous devons toujours faire mieux à chaque étape de l’évaluation avec pour objectif d’aller au bout de nous-même. Ce test, effectué avant notre test à l’ergomètre traditionnel, est primordial pour la sélection nationale et en dit beaucoup sur notre état de forme physique. Il permet de dresser un pronostic, c’est à la fois une mise en confiance et une préparation. Pour cette première évaluation au sein du LIBM, tout s’est très bien passé, j’ai effectué mon record en réussissant à tenir 30 secondes supplémentaires sur un même pallier. L’année prochaine se sera 30 secondes de plus et ainsi de suite. »

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 Jérémie Azou, rameur français, champion olympique en deux de couple poids légers masculin aux Jeux olympiques d’été de Rio 2016

« Depuis une dizaine d’année j’effectue ce test, c’est devenu une routine de début d’année. Tous les ans je suis ravi de le réaliser car il présente de bons indicateurs pour nous pronostiquer pour la prochaine étape du chemin de sélection. Ce test est également le seul moyen d’individualiser notre programme d’entraînement, défini par l’équipe fédérale, sur l’étalonnage du lactate et des zones cibles de travail. Il a donc une importance capitale pour la performance de l’équipage. Au niveau ministériel, ce test s’inscrit dans le suivi médical réglementaire, il est obligatoire lorsque qu’un athlète, sur liste ministériel de sportif de haut niveau, aspire à une sélection nationale. Cette année le test s’est bien passé même si ce n’est pas ma meilleure performance. »

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Crédits photos : Université Savoie Mont Blanc