Ils sont une quinzaine d’étudiants de l’Université Savoie Mont Blanc (USMB) à avoir répondu à l’appel à volontariat lancé par le Dr Matthieu Debray, chef du Pôle de Gériatrie au Centre Hospitalier Annecy Genevois. Depuis bientôt plus de deux semaines, ils viennent en aide aux équipes soignantes de 3 Établissements d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD) et sont présents aux côtés des résidents.
Rencontre avec Jeanne, Elie, Marie-Lou, étudiants à l’IUT d’Annecy et Thomas, étudiant à l’UFR Sciences et Montagne, tous les 4 bénévoles à l’EHPAD des Airelles et à l’EHPAD de La Prairie à Annecy.
UNE EXPÉRIENCE HUMAINE ENRICHISSANTE
Formés par les équipes des EHPAD dès leur arrivée, Jeanne, Elie, Marie-Lou et Thomas travaillent bénévolement sous la direction de la gouvernante de l’établissement. Chaque jour, il participent à des missions de bio-nettoyage (désinfection d’objets et de surfaces que pourrait toucher un résident), aident au ménage et au service des repas. « On utilise aussi nos compétences techniques acquises en cours en pratique (assistance informatique, dépannage box internet, …) quand il y a besoin. On essaie d’aider un maximum comme on peut« , ajoute Elie Castang, étudiant en deuxième année de DUT Réseaux informatiques et Télécommunications.
« Suite au mail de la présidence de l’université qui nous a informé de l’appel à volontariat en EHPAD, je me suis dis que je pouvais faire quelque chose à mon échelle pour aider le service médical. Je me suis engagée pour 4 semaines de volontariat, et je travaille environ 7h par jour, 5 jours par semaine. Je trouve cette expérience très enrichissante, et même si cela prend du temps et de l’énergie, je ne regrette pas de m’être engagée. La collaboration avec l’équipe soignante se passe très bien, ils sont toujours disponibles pour nous aider lorsque nous sommes en difficulté. La rencontre avec nos aînés ? Ils ont d’abord été surpris de voir des têtes inconnues ! Mais maintenant qu’ils sont habitués à nous voir, le dialogue passe très facilement », explique Jeanne Rey-Gaurez, étudiante en deuxième année de DUT Mesures Physiques.
« Dans le contexte de crise que nous vivons aujourd’hui, le mot d’ordre est solidarité. Nous sommes tenus d’agir ensemble pour se sortir de cette situation et les EPHAD sont parmi les établissements qui ont le plus de besoins, à cause des personnes à risques qui s’y trouvent. Nous sommes 3 étudiants bénévoles à la Prairie : 2 en journée et 1 en soirée. Être bénévole dans un établissement comme un EPHAD pendant cette période est une expérience très enrichissante. On apprend beaucoup de choses sur le monde du travail, sur le domaine médical, de la fonction publique mais également sur soi-même », témoigne Marie-Lou Bisch-Peuchet en 2ème année de DUT Gestion des Entreprises et des Administrations.
En plus de leur missions quotidiennes aux côtés des équipes soignantes, les étudiants discutent avec les résidents pour maintenir un lien social avec eux et lutter contre le sentiment d’isolement. « On parle de leurs vies, de la nôtre, on philosophe ensemble sur divers sujets », témoigne Thomas Souyris, étudiant en licence Sciences de la Vie et bénévole à l’EHPAD La Prairie.
Elie et Jeanne ont poussé la chansonnette avec certains aînés pour animer un peu leur journée.
« Nous essayons d’apporter de la joie à tous. Mercredi dernier, en nettoyant la chambre d’une résidente qui était d’habitude joyeuse, Jeanne l’a vue en train de pleurer. On s’est dit qu’il fallait qu’on essaye de faire quelque chose pour l’aider, même si nous n’avions aucune idée de comment faire ! Finalement nous sommes juste allés discuter avec elle et lui avons demandé qui étaient les personnes sur les photos qu’elle avait accroché dans sa chambre. Elle était contente de parler avec nous et nous lui avons apporté un peu de joie dans sa journée », raconte Elie avec un sourire.
« Je trouve le contact avec nos aînés très enrichissant. Nous ne prenons pas assez de temps pour nous occuper d’eux, et ces semaines de travail en EHPAD m’ont permis de constater à quel point il est important de les écouter, même si il arrive qu’ils répètent souvent la même chose ! (rires) Cela leur fait du bien de parler, que ce soit du présent ou du passé. Je vais être triste de quitter mes petits vieux dans 2 semaines ! » ajoute Jeanne.
