JO 2022 : un bilan exceptionnel pour les athlètes USMB à Beijing

Publié le mer 23 Fév 2022 bilan jo 2022

Ils représentaient le quart de la délégation française cette année, ils ont décroché près de la moitié des podiums tricolores. Au sein de l’équipe de France, les 25 athlètes de l’université Savoie Mont Blanc (USMB) engagés dans les Jeux Olympiques de Beijing ont affolé les compteurs. 6 médailles olympiques sur les 14 obtenues par la France, et 1 médaille paralympique. Si les Bleus n’ont pas battu leur record de médailles remportées sur une édition des Jeux olympiques d’hiver (15 podiums à Sotchi et Pyeongchang), les étudiantes, étudiants, diplômées et diplômés de l’USMB ont eux égalé le leur.

À Beijing, c’est Emilien Jacquelin qui a ouvert le bal des médaillés, suivi par Chloé Trespeuch, Tess Ledeux, Hugo Lapalus, Clément Noël puis Anthony Chalençon. D’excellents résultats obtenus avec brio, beaucoup de travail et d’efforts. Retour sur une compétition pleine d’émotions et d’exploits.

Clément Noël, de l’or au bout des skis

Il est le slalomeur le plus rapide du monde. À tout juste 24 ans, Clément Noël, diplômé de l’IUT d’Annecy, est sacré Champion Olympique. Habitué des podiums en Coupe du Monde ces dernières années, le jeune prodige français n’avait pas encore goûté au métal olympique. C’est désormais chose faite. Après une première manche maîtrisée, Clément survole sa deuxième manche à une vitesse fulgurante et dépasse le leader autrichien Johannes Strolz.

clement noel champion olympique de slalom 2022

« J’avais quatre dixièmes à rattraper, si je voulais monter sur la boîte, il fallait que je sorte une grosse, grosse manche. Je ne sais pas si je réalise encore. Je me suis bien préparé, j’étais quand même assez confiant en arrivant ici. Le mois de janvier s’est très mal passé (ndlr : le skieur a connu quelques mésaventures en Coupe du Monde à Adelboden et Madonna), mais je savais que je pouvais skier vite. Je ne sais pas si je le mérite plus qu’un autre, mais j’ai bien bossé pour ça », témoigne Clément Noël au micro de France Télévisions.

Une consécration pour Clément qui avait fini au pied du podium en 2018, et pour le ski alpin français qui attendait ce nouveau titre olympique en slalom depuis vingt ans. Un titre qui on l’espère pourra booster la confiance du jeune skieur et lui permettre d’exprimer pleinement son talent dans les prochaines compétitions.

Emilien Jacquelin, double médaillé olympique

Du vent, du froid et des gants capricieux. Mais au bout de la ligne, une médaille aux reflets argentés. Sur le relais mixte de biathlon, Emilien Jacquelin et ses co-équipiers Anaïs Chevalier-Bouchet, Julia Simon, et Quentin Fillon Maillet deviennent vice-champions olympiques après une course pleine de rebondissements.

emilien relais mixte jeux olympiques

« On a cru en nous, on a donné notre maximum et commencer les Jeux olympiques sur une médaille d’argent, je pense que ça va faire du bien pour toute l’équipe de biathlon et aussi l’ensemble de la délégation », réagit Emilien Jacquelin sur Franceinfo.

En difficulté sur les épreuves individuelles (sa meilleure performance est une 9ème place en sprint et poursuite), le double champion du monde de poursuite retrouve la force du collectif sur le relais masculin. Une fois de plus à la lutte avec la Norvège, le relais français arrache la médaille d’argent au terme d’un relais intense. Bien qu’il soit doublement médaillé olympique, notre diplômé de l’IUT d’Annecy termine ses jeux en demi teinte et confie avoir vécu une quinzaine compliquée, terminant la compétition « cramé autant physiquement que mentalement« , doutant même de terminer sa saison. On lui souhaite un bon retour en France et du repos bien mérité.

Les larmes puis la joie de Tess Ledeux

0,75 points. Un écart minuscule qui fait pourtant toute la différence. Avec un total de 187,50 points et des runs impressionnants, Tess Ledeux termine à la seconde place de la finale de Big Air, après avoir survolé le classement durant toute la compétition. Passé un moment de déception et quelques larmes, l’étudiante en BUT Techniques de Commercialisation ski-études (TC) laisse exploser sa joie sur le podium. Elle a 20 ans. Elle est vice-championne olympique.

tess ledeux jeux olympiqus

« C’était un mélange d’émotions fortes, c’est ce que procurent les Jeux. C’était dur de passer derrière elle (Eileen Gu) au dernier moment alors que la médaille d’or n’était pas loin. Mais elle était meilleure que moi. J’ai aussi compris à ce moment-là que j’avais remporté ma première médaille olympique, je n’ai jamais aussi bien skié de toute ma vie, je suis allée la chercher loin cette récompense », explique Tess aux journalistes de Ouest France.

Fatiguée après cette épreuve, Tess ne parvient malheureusement pas à réitérer l’exploit sur le slopestyle. Qualifiée en finale, la jeune skieuse termine 7ème du classement. Une petite déception certes, mais qui n’entache en rien sa motivation d’aller toujours plus loin. Après son incroyable succès aux X-Games d’Aspen et cette médaille olympique, Tess est en confiance pour le reste de la saison.

Chloe Trespeuch goûte elle aussi à l’argent

Elle avait remporté le bronze à Sotchi en 2014, à seulement 19 ans. Huit ans plus tard, la voici une fois de plus au rendez-vous sur les podiums olympiques. Après une déception à Pyeongchang (5ème place en finale), Chloé Trespeuch a su se relever et prendre sa revanche de la plus belle des manières. Solide sur ses appuis, la diplômée de l’IUT d’Annecy fait un parcours impeccable tout au long de la compétition. Elle décroche l’argent juste derrière l’Américaine Lindsey Jacobellis, quintuple championne du monde. Vice-championne olympique de snowboard cross, Chloé peut être fière de sa performance.

chloe trespeuch jo

« Quand je regarde cette médaille, je vois tout le travail que j’ai mis en place et les sacrifices, mais c’est sans regret parce que c’est une belle récompense, c’est la concrétisation de toutes les décisions que j’ai prise dans ma carrière pour améliorer ma préparation physique et mentale. Cette médaille, ça fait huit ans que j’y pense, parce qu’après 2014 je voulais me prouver que j’étais capable d’aller en chercher une autre et que ce n’était pas un hasard », livre Chloé au journal Lyon Capitale.

Actuellement deuxième du classement général de la Coupe du Monde, Chloé est très bien lancée pour terminer sa saison avec un podium supplémentaire.

Le bronze pour Hugo Lapalus

Il l’avait annoncé avant de prendre l’avion : « Je ne vais pas à Pékin pour faire du tourisme« . Champion du monde des moins de 23 ans, Hugo Lapalus aborde cette compétition olympique avec sérieux et sérénité. Pour ses premiers jeux, le fondeur de 23 ans décide de ne pas se mettre de pression supplémentaire. Après tout, sur la piste, ce n’est qu’une course comme les autres. Ou presque. Calme, la tête sur les épaules, Hugo livre, pour sa première course olympique, une prestation exceptionnelle. Sur le 15km individuel classique, il réalise la meilleure performance d’un Français dans l’histoire des Jeux Olympiques sur cette épreuve.

Deux jour après cette 7ème place historique, le diplômé de l’IUT d’Annecy poursuit sur sa lancée et continue d’écrire l’histoire du ski de fond tricolore avec ses co-équipiers Maurice Manificat, Clément Parisse et Richard Jouve. Pour la 3ème édition consécutive des JO, l’équipe de France de ski de fond décroche la médaille de bronze dans le relais 4×10 km.

Maurice Manificat, qui possède à 35 ans le plus beau palmarès des Bleus en Coupe du monde (10 victoires), reconnaît voir une « pépite » en regardant évoluer le benjamin de l’équipe. « Hugo, il ne paye pas de mine, c’est sûr que vu comme ça on ne dirait pas un sportif de haut niveau », taquine le champion. « Il est très joyeux, taquin. Sa passion, ce sont les copains. Il « enjoy » comme disent les jeunes. Mais au fond, il est impliqué et il a un talent de fou », explique Maurice Manificat aux journalistes de Ouest France.

hugo lapalus jo

Ravi de sa quinzaine olympique, Hugo s’extasie devant les micros de France Télévisions. « Je suis hyper satisfait. Ce n’est pas tous les jours que l’on peut ramener une médaille ! ».

Anthony Chalençon retrouve le podium olympique

Ce n’est ni de l’or, ni du bronze, comme aux Jeux de Pyeongchang. Cette année, c’est en argent qu’Anthony Chalençon termine la compétition. Une médaille amplement méritée en relais de para ski de fond, après de très bons résultats sur les autres épreuves où l’athlète était engagé.

anthony chalençon jeux paralympiques beijing

« Les Jeux ont été fatigants pour moi, je suis quand même content de mes performances sur les skis parce que deux 4èmes places, ça ne compte pas au niveau des médailles, mais j’ai tout de même skié ‘fort’. Les gens ne se souviennent que du podium », a-t-il confié à France Télévisions.

Sur le 12,5 kilomètres para ski de fond, il ne lui manque que 7 secondes pour décrocher un podium. 7 secondes sur 40 minutes d’épreuve. Sur l’épreuve du sprint, Anthony et son guide Brice Ottonello se donnent au maximum. Après avoir dominé les demi-finales, les deux skieurs donnent leur maximum sur la piste en restant en tête jusqu’à la dernière descente du circuit. C’est ce qu’on appelle en effet « skier fort ».

Côté biathlon, Anthony, seul athlète français de très haut niveau non-voyant dans cette discipline, prend la 9ème place sur le 10km et sur le sprint, accompagné par son 2ème guide Alexandre Pouyé.

Des joies, des déceptions, et de très bons résultats

4 ans de préparation, d’efforts, de sacrifices et à peine quelques secondes, quelques minutes pour briller. Au sommet de l’Olympe, la victoire et l’échec résonnent en duo, sous les regards des caméras et de millions de spectateurs. Les grands favoris tant attendus cèdent parfois leur place à de nouveaux talents, les exploits et les contre-performances s’entrecroisent et se côtoient. Sur la plus haute marche ou au pied du podium, les émotions sont fortes : des sourires, des larmes, de la joie, de la déception. Si la pression lâche enfin, le talent lui, reste toujours présent.

À 23 ans, Perrine Laffont a tout gagné. Titre olympique, globes de cristal, championnats du monde. Sur les bosses chinoises, elle descend la piste avec expérience, technicité et style et se qualifie pour la finale. Mais ce jour là, d’autres skieuses sont dans de meilleures conditions qu’elle. Perrine termine au pied du podium.

perrine laffont jo 2022

« Il n’y a pas de médaille ce soir, mais je crois que je vais aller me consoler avec celle (en or) de 2018. (Sourire.) Mais je pense qu’un peu plus tard dans la soirée, ce sera plus dur. (Les larmes commencent à venir.) Et quand j’ai voulu arrêter en 2019, je me suis promis de ne plus me rendre malade avec le sport. J’y pense un peu ce soir. Quand on regarde le podium, on se rend compte qu’il n’y a pas que des favorites. Jaelin (Kauf, 2e) et Anastasiia (Smirnova, 3e), on ne les attendait pas vraiment. Les Jeux Olympiques, ce sont des courses d’un jour et ce ne sont pas forcément les favoris qui gagnent à chaque fois », se confie la jeune étudiante en licence professionnelle Management de la relation commerciale (MRC) à l’IUT d’Annecy.

Déception ? Forcément. Mais cette 4ème place n’enlève rien à son incroyable talent.

Du côté des autres athlètes USMB, pas de médailles non plus mais des performances qui valent de l’or. En combiné nordique, Antoine Gérard et Mattéo Baud se classent 5ème sur l’épreuve par équipe. Une très belle performance pour les deux jeunes skieurs qui permet à Mattéo d’être sélectionné pour les Championnats du Monde juniors début mars, en Pologne. Avec un saut à 130m à Beijing, on espère que notre étudiant en 2ème année de BUT TC ski-études s’envolera vers l’or depuis le tremplin de Zakopane !

Autres Top Ten olympiques, cette fois avec les skieurs alpins diplômes de l’USMB : Thibaut Favrot décroche une 5ème place en slalom géant, Blaise Giezendanner pointe à la 9ème place du Super-G, tandis que Laura Gauché fait coup double avec une 8ème place en combiné et une 10ème place en descente. En snowboard cross, Loan Bozzolo termine 9ème de l’épreuve par équipe mixte.

Nos athlètes paralympiques ont eux aussi brillé sur les pistes en para ski alpin ! Lou Braz-Dagand, diplômé de l’IUT d’Annecy, termine 7ème de la descente et du slalom, 8ème du combiné, 9ème du géant, 13ème du Super-G. Jules Segers et Oscar Burnham, étudiants à l’IUT d’Annecy, affichent également de très bons résultats pour leurs premiers Jeux. À 19 ans, Jules s’annonce prometteur. 16ème du géant et 17ème du slalom, le jeune athlète signe des performances semblables à celles réalisées lors des derniers Mondiaux. Avec quelques années de plus au compteur, Oscar s’affirme davantage sur les pistes, en terminant 7ème du géant, 10ème du combiné, 16ème du slalom, 18ème de la descente, et 20ème du Super-G. Une expérience plus que positive pour le skieur.

Au total, ce sont donc 7 médailles remportées par les athlètes olympiques et paralympiques de l’USMB. Fiers de nos athlètes !

Des carabines de biathlon de l’équipe de France olympique “made in USMB”

Dans les locaux du département Génie Mécanique et Productique (GMP) de l’IUT d’Annecy, les étudiantes et étudiants ont suivi les Jeux Olympiques avec attention. Fervents supporters de leurs camarades, c’est pourtant un portrait de Quentin Fillon-Maillet, quintuple médaillé olympique, qui orne les murs des ateliers. Il faut dire que ces médailles, ce sont aussi un peu les leurs. Car c’est ici que se fabrique la carabine du biathlète ! Un savoir-faire partagé avec l’équipe de France de biathlon depuis déjà plusieurs années, puisque Martin Fourcade et ses co-équipiers utilisaient déjà des crosses « made in USMB » lors des Jeux Olympiques de Pyeongchang.

[On en parle dans la presse]
Dans les coulisses de la fabrication de la carabine de Quentin Fillon-Maillet, avec les étudiants de l’IUT d’Annecy

Biathlon : à l’IUT d’Annecy, on fabrique les carabines des biathlètes de l’équipe de France

carabine biathlon iut annecy jo

PLUS DE 30 ANS D’ACCOMPAGNEMENT DES SPORTIVES ET SPORTIFS DE HAUT NIVEAU

Si l’USMB compte aujourd’hui parmi ses diplômés plus de 200 médaillés olympiques et mondiaux, c’est qu’elle se positionne depuis 1985 comme un établissement d’accueil des sportives et sportifs leur permettant de concilier leur passion et des études universitaires en leur proposant des aménagements d’études significatifs pour favoriser la pratique du sport de haut niveau. Ces dispositifs concernent près de 400 étudiantes et étudiants chaque année, dans de très nombreuses disciplines.

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