Fatih Bellachia, ingénieur au LAPP, reçoit la prestigieuse médaille de cristal du CNRS

Publié le ven 18 Nov 2022 A gauche, le logo du LAPP, et à droite, Fatih Bellachia se tient debout, souriant, devant une machine avec de nombreux cables apparents.

Fatih Bellachia, expert en ingénierie logicielle au Laboratoire d’Annecy de Physique des Particules (LAPP) de l’université Savoie Mont Blanc (USMB) et du CNRS, a obtenu la médaille de cristal 2022 du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) lundi 14 novembre dernier.

UNE CARRIÈRE AU LAPP RÉCOMPENSÉE PAR UNE MÉDAILLE DE CRISTAL

Diplômé en informatique industrielle, Fatih Bellachia est expert des systèmes d’acquisition de données au sein des deux plus importantes équipes de projets internationaux du LAPP, et est considéré comme le référent technique de l’équipe « ingénierie logicielle » du laboratoire. Ayant intégré le LAPP en 1992 en qualité d’assistant ingénieur, son investissement lui a permis de progresser en grade pendant sa carrière en passant ingénieur d’études puis ingénieur de recherche. Il reçoit donc en 2022 la médaille de cristal du CRNS.

Cette médaille distingue des femmes et des hommes, personnels d’appui à la recherche, qui par leur créativité, leur maîtrise technique et leur sens de l’innovation, contribuent aux côtés des chercheurs et des chercheuses à l’avancée des savoirs et à l’excellence de la recherche française. 

DÉTECTION DES ONDES GRAVITATIONNELLES AVEC LE PROJET VIRGO

Le premier volet des activités de Fatih Bellachia a été de concevoir, de réaliser et de déployer durant dix ans les premiers systèmes d’acquisition de données et de synchronisation des signaux de l’interféromètre VIRGO. C’est un instrument ayant pour but d’observer les ondes gravitationnelles. Pour cela, il a eu en charge les logiciels nécessaires à la mise en œuvre, au fonctionnement et aux tests des cartes électroniques conçues au LAPP. 

DÉCOUVERTE DU BOSON DE HIGGS AVEC ATLAS

Il change de thématique scientifique en 2003 pour rejoindre le monde de l’exploration en physique des particules sur le futur détecteur ATLAS au sein de l’accélérateur de particules nommé LHC de l’Organisation Européenne pour la Recherche Nucléaire (CERN), un des projets principaux du laboratoire.  

Son expertise technique lui ouvre les portes de la collaboration internationale autour du logiciel LArgOnline, qui orchestre le fonctionnement de l’ensemble des cartes électroniques du calorimètre d’ATLAS. Dans ce contexte, il s’attèle là aussi à la conception, la réalisation puis la mise en service d’un nouveau système d’acquisition d’une performance et d’une complexité toujours inégalées.  

Après de nombreuses missions sur site, ATLAS est officiellement mis en service dès 2008, et mènera en 2012 la découverte du boson de Higgs. Cette découverte a été rendue possible notamment grâce à la grande fiabilité et haute disponibilité des systèmes sous la responsabilité de Fatih Bellachia. Ceux-ci auront en effet permis d’accumuler suffisamment de données dans le temps imparti, pour permettre de valider sans équivoque la théorie émise en 1964 expliquant la masse de toute particule. 

Fatih Bellachia supervise et régit alors les développements d’une vingtaine de contributeurs internationaux pour la collaboration. En 2013, il endosse donc officiellement la fonction de chef de projet LArgOnline, et encadre deux ingénieurs à temps plein au LAPP. 

PRÉPARATION DE LA PROCHAINE ÉVOLUTION POUR ATLAS

En 2027, le CERN mettra en fonctionnement une nouvelle version de son grand collisionneur, le HL-LHC. ATLAS devra alors traiter 15 fois plus de données. En réponse à ce besoin, Fatih Bellachia endosse en 2013 une responsabilité supplémentaire : la réalisation d’un élément clef de tout système ATCA (un outil de gestion de la plateforme informatique), l’IPMC. Ce dernier permet par exemple de contrôler le bon fonctionnement et la lecture des capteurs. 

Depuis 2020, l’ingénieur du LAPP s’ouvre encore à de nouveaux horizons techniques au sein de la R&D. Il explore l’enfouissement de l’intelligence artificielle et des réseaux de neurones au plus profond des détecteurs. Ces technologies seront par exemple indispensables pour atteindre les performances requises pour la faisabilité des futurs collisionneurs de particules à venir, tel que le projet Future Collisionneur Circulaire (FCC) du CERN.

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