Ce lundi 8 septembre, les étudiants de la licence professionnelle Valorisation des forêts et du bois en territoire de Montagne, « Monts & Forêts » (portée par l’USMB et l’ISETA), ont fait une première prise de contact avec la dimension géographique de leur formation.
Issus pour beaucoup des filières d’enseignement en sylviculture, cette première sortie thématique en Géographie avait pour but de les intéresser à la dimension sociétale et territoriale de la forêt.
S’intéresser à la forêt, ce n’est pas seulement mettre en œuvre une sylviculture au sein d’une parcelle forestière. Non, c’est bien plus que cela et une gestion qui ne peut pas se faire indépendamment d’un territoire et de ses autres composantes historiques et géographiques.
Alors pour gérer une forêt, il faut comprendre ce territoire, son passé, ses constituantes, ses problématiques… Oui, il faut appréhender son fonctionnement écologique, son évolution naturelle, ses dynamiques, sa gestion passée… Mais il faut encore savoir lire les paysages, comprendre les variations du relief ou les formes, regarder l’implantation des différentes essences… Ici et encore plus en montagne, il faut aussi percevoir les mécanismes qui se jouent dans les zones forestières ou au-dessus, phénomènes gravitaires, couloirs d’avalanches, évolution ou dégradation du permafrost, évolution des glaciers, écroulements ou éboulements rocheux… Mais il faut aussi comprendre les hommes, la façon dont ils vivent le territoire, les enjeux qui se trouvent associés et qu’il faut protéger…
Et pour que les étudiants perçoivent tout cela, rien de tel qu’une journée à Chamonix. Vallée particulière de part son histoire très tôt tournée vers le tourisme, Chamonix est une importante commune forestière avec ses deux versants forestiers qu’il faut préserver lorsqu’il s’agit de vieilles forêts, qu’il faut gérer pour alimenter une filière, stabiliser ou renouveler les peuplements, qu’il faut parfois exploiter ou compléter aussi pour sécuriser les sentiers ou les autres enjeux… Mais Chamonix, c’est aussi une pression urbanistique très importante qui pèse sur les espaces naturels ; ce sont aussi plus de cents couloirs d’avalanches ou gravitaires qui peuvent constituer des risques naturels ; ce sont encore des paysages qui ont été façonnés par les glaciers et qui évoluent encore avec le changement climatique ; ce sont des glaciers dont la célèbre mer de glace qui subissent de pleins fouets cette hausse des températures ; ce sont des sommets qui peuvent subir des écroulements du fait de l’évolution du permafrost ; ce sont enfin des enjeux considérables autour d’infrastructures touristiques très importantes comme l’aiguille du midi ou le train du Montenvers… Et ce sont des questionnements sur l’avenir, autour de cette eau issue de la fonte des glaces, autour de cet étage alpin colonisé par la forêt, autour de certaines courses en haute-montagne devenue dangereuse.
Bref, un exemple parfait réunissant de nombreuses problématiques de territoire comme des problématiques forestières et qui montrent que tout est lié. Et finalement, un exemple parfait pour faire comprendre aux étudiants, en ce début de formation, cette logique géographique, territoriale et complexe à la base de cette licence Monts et Forêts.
© Crédit photo : Sylvestre Vernier – ISETA ECA