{"id":2337,"date":"2015-05-18T10:36:57","date_gmt":"2015-05-18T08:36:57","guid":{"rendered":"https:\/\/www.univ-smb.fr\/?p=2337"},"modified":"2015-05-18T10:36:57","modified_gmt":"2015-05-18T08:36:57","slug":"encore-une-collaboration-porteuse-entre-un-laboratoire-de-luniversite-savoie-mont-blanc-et-un-professionnel-de-lequipement-sportif","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.univ-smb.fr\/2015\/05\/18\/encore-une-collaboration-porteuse-entre-un-laboratoire-de-luniversite-savoie-mont-blanc-et-un-professionnel-de-lequipement-sportif\/","title":{"rendered":"Encore une collaboration porteuse entre un laboratoire de l'Universit\u00e9 Savoie Mont Blanc et l'entreprise Salomon"},"content":{"rendered":"
LE LABORATOIRE DE PHYSIOLOGIE DE L\u2019EXERCICE (LPE<\/a>) DE L\u2019UNIVERSIT\u00c9 SAVOIE MONT BLANC, EN COLLABORATION AVEC L\u2019\u00c9QUIPEMENTIER SALOMON, D\u00c9VELOPPE UNE NOUVELLE M\u00c9THODE D\u2019ANALYSE DE LA FOUL\u00c9E EN CONTINU<\/span><\/h5>\n

Avec le concours de l\u2019\u00e9quipementier Salomon<\/a> et de Kilian Jornet, multiple champion du monde de skyrunning<\/em> et de ski alpinisme, une nouvelle m\u00e9thode d\u2019analyse de la foul\u00e9e en continu a \u00e9t\u00e9 mise en place par Marl\u00e8ne Giandolini<\/strong> dans le cadre de sa th\u00e8se dirig\u00e9e au sein du Laboratoire de Physiologie de l\u2019Exercice (LPE<\/a>), par Pierre Samozino (Universit\u00e9 Savoie Mont Blanc) et Jean-Beno\u00eet Morin (LAHMES, Universit\u00e9 de Nice) :\u00a0A simple field method to identify foot strike pattern during running<\/em>, J Biomech, 2014.<\/a><\/p>\n

Pour mener \u00e0 bien ses recherches, Marl\u00e8ne Giandolini a b\u00e9n\u00e9fici\u00e9 du partenariat entre le LPE<\/a> et l\u2019entreprise Salomon<\/strong>, dans le cadre d\u2019une th\u00e8se CIFRE<\/a> qu\u2019elle soutiendra en novembre 2015. Le laboratoire a apport\u00e9 son expertise scientifique lors de la mise au point et la validation de cette nouvelle m\u00e9thode<\/strong> alors que l\u2019entreprise Salomon fabriquait dans ses ateliers des prototypes de chaussures de course \u00e0 pied sp\u00e9cialement con\u00e7us<\/strong> pour accueillir les diff\u00e9rents capteurs n\u00e9cessaires \u00e0 plusieurs exp\u00e9riences scientifiques r\u00e9alis\u00e9es directement sur le terrain, dont une lors d\u2019une comp\u00e9tition officielle de Trail Running<\/em>.<\/p>\n

Cette exp\u00e9rience a ainsi permis d\u2019analyser un nombre consid\u00e9rable de pas (55\u00a0000 pas)<\/strong> puisqu\u2019elle s\u2019est d\u00e9roul\u00e9e lors de la participation de l\u2019athl\u00e8te Kilian Jornet \u00e0 l\u2019\u00e9dition 2013 de la Kilian\u2019s Classik<\/a><\/em>, qui a lieu chaque ann\u00e9e \u00e0 Font Romeu, sur une distance de 45 kilom\u00e8tres pr\u00e9sentant un d\u00e9nivel\u00e9 positif de 1627 m\u00e8tres.<\/p>\n

LES OBJECTIFS ET\u00a0 ENJEUX<\/span><\/h5>\n

Les objectifs de ce travail de recherche sont multiples.<\/strong> Pour le LPE, il s\u2019agit de franchir un cap dans la compr\u00e9hension des m\u00e9canismes biom\u00e9caniques de la foul\u00e9e<\/strong>, d\u2019en proposer un syst\u00e8me d\u2019analyse efficace et d\u2019\u00e9tudier ses effets sur la fatigue neuromusculaire et la performance<\/strong> sur des \u00e9preuves de course \u00e0 pied de longue dur\u00e9e r\u00e9alis\u00e9es dans le milieu montagnard (d\u00e9nivel\u00e9s importants, terrain instable, \u2026). Pour l\u2019entreprise Salomon, l\u2019enjeu est d\u2019utiliser cette meilleure compr\u00e9hension biom\u00e9canique et neurophysiologique de la pratique<\/strong> afin de d\u00e9velopper des \u00e9quipements toujours plus adapt\u00e9s aux comp\u00e9titeurs de haut niveau, mais \u00e9galement aux coureurs amateurs.<\/p>\n

\"marlene-bracelet\"<\/a><\/p>\n

LA M\u00c9THODE MISE EN PLACE<\/span><\/h5>\n

Afin de pouvoir analyser la technique de pose de pied<\/strong> lors de la course, Marl\u00e8ne Giandolini a utilis\u00e9 deux acc\u00e9l\u00e9rom\u00e8tres sans fil synchronis\u00e9s et positionn\u00e9s sur la chaussure<\/strong> au niveau du talon et de l\u2019avant-pied. Le principe est simple\u00a0: lorsque que le talon touche le sol, l\u2019acc\u00e9l\u00e9rom\u00e8tre mesure une brusque d\u00e9c\u00e9l\u00e9ration du pied, enregistr\u00e9e par un pic sur le signal de l\u2019acc\u00e9l\u00e9rom\u00e8tre positionn\u00e9 au niveau du talon. Le m\u00eame pic de d\u00e9c\u00e9l\u00e9ration est mesur\u00e9 par l\u2019acc\u00e9l\u00e9rom\u00e8tre positionn\u00e9 sur l\u2019avant-pied, lorsque celui-ci touche le sol \u00e0 son tour.<\/p>\n

L\u2019attaque du sol par le pied du coureur est une attaque talon si le pic de d\u00e9c\u00e9l\u00e9ration du talon appara\u00eet avant celui de l\u2019avant-pied. Si c\u2019est le contraire, c\u2019est que le coureur attaque le sol l\u2019avant du pied. Si le d\u00e9lai s\u00e9parant les deux pics est proche de z\u00e9ro, on en d\u00e9duit que le coureur a fait une pose de pied \u00e0 plat. Lors de l\u2019\u00e9dition 2013 de la Kilian\u2019s Classik<\/em>, les donn\u00e9es ont pu ainsi \u00eatre enregistr\u00e9es sur une carte SD<\/strong>, tandis que le GPS<\/strong> que Kilian Jornet portait sur lui a permis la synchronisation des informations<\/strong> de pose de pied, du type de terrain\u00a0(en descente, sur le plat, sur des cailloux, sur de la terre) mais aussi de l’\u00e9tat de fatigue du coureur.<\/p>\n

\"accelerometre\"<\/a><\/p>\n

La premi\u00e8re conclusion de l\u2019\u00e9tude valide enti\u00e8rement la m\u00e9thode mise au point par Marl\u00e8ne Gandolini<\/strong> puisqu\u2019elle prouve qu\u2019elle peut \u00eatre appliqu\u00e9e en conditions r\u00e9elles de course en montagne.<\/p>\n

La deuxi\u00e8me conclusion permet de mettre en valeur le caract\u00e8re atypique de la foul\u00e9e de Kilian Jornet.<\/strong> 49 % de ses pas lors de la course sont des poses avant-pied (forefoot strike<\/em>), 33 % des poses de pied \u00e0 plat (midfoot strike<\/em>) et seulement 18% des attaques talon (rearfoot strike<\/em>). Et encore plus \u00e9tonnant, la pente ne change pas grand-chose \u00e0 sa mani\u00e8re de poser le pied au sol. Ces donn\u00e9es contrastent fortement avec l\u2019ensemble de la communaut\u00e9 des coureurs, dont 80% sont naturellement rearfoot strike<\/em>, 15% midfoot strike<\/em> et seulement 5% forefoot strike<\/em>, mais aussi avec le type de foul\u00e9e des coureurs de l\u2019ultra-endurance. Il ne faut pourtant pas prendre ces r\u00e9sultats des autres \u00e9tudes au pied de la lettre, car celles-ci n\u2019ont \u00e9t\u00e9 faites que sur un nombre limit\u00e9 de pas. De plus, il faudrait pouvoir reproduire cette \u00e9tude avec d\u2019autres analyses compl\u00e9mentaires avant d’affirmer que le type de foul\u00e9e adopt\u00e9 par Kilian Jornet lui apporte un v\u00e9ritable avantage en comp\u00e9tition.<\/p>\n

La question reste en effet enti\u00e8re.<\/strong> Il semblerait que sa pose de pied au sol par l\u2019avant du pied lui permette d\u2019\u00eatre plus efficace et donc plus rapide sur une longue distance. \u00c0 moins que sa physiologie, hors du commun, lui permette de produire assez d\u2019\u00e9nergie pour pr\u00e9server une bri\u00e8vet\u00e9 des appuis sur le sol, que ses concurrents ne peuvent maintenir du fait de leurs moindres capacit\u00e9s physiques. Dans le premier cas, le secret de la vitesse, c\u2019est la foul\u00e9e. Dans le second, le secret de la foul\u00e9e, c\u2019est la vitesse\u00a0!<\/p>\n

Les variables psychologiques, physiologiques et g\u00e9n\u00e9tiques, qui influent sur la foul\u00e9e d\u2019un coureur, incitent aussi \u00e0 la prudence. Une chose est certaine\u00a0: Marl\u00e8ne Giandolini, gr\u00e2ce \u00e0 l\u2019\u00e9troite collaboration entre le LPE et l\u2019entreprise Salomon, a mis au point une m\u00e9thode d\u2019analyse applicable en course<\/strong>, qui est un nouvel outil d\u2019exploration pour les chercheurs<\/strong>, mais qui pourrait \u00e9galement l\u2019\u00eatre pour les comp\u00e9titeurs ou les simples pratiquants de la course \u00e0 pied qui cherchent \u00e0 am\u00e9liorer le style de leur foul\u00e9e.<\/p>\n

VU SUR INTERNET
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