Les cordées Polytech Mont Blanc, l’association étudiante de Polytech Annecy-Chambéry, ont atteint le toit de l’Europe le 11 juin pour l’équipe du site de Chambéry, et le 12 juin pour l’équipe du site d’Annecy. Un beau succès après plus de 6 mois de préparation, entre entraînement physique et technique, et recherche de financements. Entraide, solidarité, persévérance et dépassement de soi : de belles valeurs partagées par nos futurs ingénieurs pour assister au lever du soleil au sommet du Mont Blanc.
Jeanne Champagnol raconte l’ascension Polytech, du côté du site de Chambéry
La première journée a démarré à 2h30 du matin au départ de Chambéry. Après environ 2h de route, nous avons retrouvé les guides afin d’aller au point de départ en 4×4 à Bellevue où nous avons commencé à marcher à 5h40. Nous étions sous la pluie, puis sous la neige à partir d’une certaine altitude, donc bien fatiguant et dur mentalement. Après plusieurs heures de marche, nous sommes arrivés au refuge de Tête Rousse où nous avons fait une pause un peu plus conséquente (30 min) pour reprendre des forces. Nous sommes repartis et nous nous sommes encordés avec le binôme que nous avions choisi et un guide. Commence la partie la plus délicate : la traversée du Goûter, un long couloir alliant pente très raide et un peu d’escalade. Cela nous aura pris environ 3h. Arrivée au refuge du Goûter vers 13h, une grosse sieste nous attend et un repas bien chargé : soupe, tartiflette, mousse au chocolat. Puis vient l’heure d’aller se coucher dans le dortoir animé par les ronflements des randonneurs…
Deuxième journée, réveil 1h45 pour un départ à 2h30. Lampe frontale et bonnet, nous sommes équipés pour affronter la dernière partie de l’ascension. Il fait très froid et il y a du vent. Plus on approche du sommet, plus les pas sont durs, mais nous gardons l’objectif en tête. Nous sommes arrivés à 6h15 au sommet (4810m), 4 cordées sur 5 ont réussi car malheureusement un binôme a dû s’arrêter en raison du mal d’altitude (manque d’oxygène, mal de tête, nausées). Il faisait super froid là haut (ressenti -25°) mais l’émotion nous le faisait oublier.
Retour au refuge du Goûter, petite pause et nous enchaînons avec la descente, 3000 m de dénivelé négatif en tout dans la journée. Nous avons fait une partie en glissant sur les fesses sur la neige pour soulager les jambes. Arrivée à 14h aux voitures, le corps au bout de ses capacités, mais la tête remplie de souvenirs mémorables.
Et si c’était à refaire ? Je ne changerais rien ! Je trouve ça impressionnant de constater comment notre cerveau oublie vite la douleur ressentie. L’ascension du Mont Blanc a été la chose la plus difficile physiquement et mentalement que j’ai faite dans ma vie, et pourtant je ne garde en mémoire que les émotions positives éprouvées en arrivant au sommet, les paysages à couper le souffle et les moments passés avec mes amis et les guides. Tout ça me donne envie d’y retourner et j’espère avoir dans ma vie l’occasion de le faire à nouveau.
C’est une réelle chance de pouvoir intégrer une association de l’école comme celle-ci et pouvoir réaliser un rêve. »
Jeanne Champagnol, élève ingénieure
Antoine Quémerais raconte l’ascension Polytech, du côté du site d’Annecy
L’expédition a commencé le mercredi 12 juin à 5h du matin. Après un rapide checking, nous sommes partis en 4×4 pour nous amener au point de départ, et nous avons commencé notre ascension. Notre parcours était rythmé par de courtes pauses d’environ 5-10 min toutes les 1h30. Après 4h de marche nous sommes arrivés au refuge de Tête rousse. Ce fut le moment pour marquer une bonne pause (20 min) et reprendre des forces avant d’attaquer l’ascension du passage du Goûter, la partie la plus raide, technique, et dangereuse du Mont Blanc. Cette portion nous aura pris 3h. Après cet effort intense et 3000m de dénivelé positif dans la journée nous étions exténués. Vers 13h nous étions arrivés au refuge du goûter. Ce fut pour nous le moment de se reposer, de se réchauffer et de se détendre. Nous avons passé l’après-midi à dormir et le soir à nous restaurer.
Le lendemain nous partions à 2h du matin pour tenter l’ascension. Les conditions climatiques annoncées étaient optimales. Nous étions très optimistes. Cependant, certains d’entre nous commençaient à ressentir le mal des montagnes dû à l’altitude, se traduisant par des nausées, des vertiges et maux de tête.
Jeudi matin, les températures étaient froides, environ -10 degrés. La fatigue de la veille se faisait ressentir et le manque d’oxygène aussi. C’est dans le noir que nous entamions notre ascension. Environ 4h de marche avant d’atteindre le sommet du Mont Blanc. Plus nous avancions, plus le mal des montagnes se faisait ressentir. Malheureusement, il aura eu raison de nos amis Antoine et Damien qui ont dû rebrousser chemin et abandonner suite à la décision de leur guide. Pour le reste de l’équipe, l’expédition fut un succès !
Après être redescendus au refuge du Goûter, notre camarade David a constaté une gelure due au froid à son pied. Sur décision médicale il a du être hélitreuillé. Heureusement, cet accident était sans gravité, il retrouvera l’usage de ses orteils quelques heure plus tard. Après plusieurs heures de marche pour redescendre, à 14h nous avions retrouvé nos voitures. L’expédition était terminée !
Il y a eu plusieurs moments difficiles lors de l’ascension. Le premier jour fut celui du passage du goûter. Ce passage technique était très éprouvant physiquement. Vers la fin, nous avions du mal à mettre un pied devant l’autre. Seul le mental nous a fait tenir. Le lendemain, l’ascension fut particulièrement difficile avec le mal des montagnes. C’est un phénomène que nous découvrions et qui était très dur à gérer. C’est en gardant son calme et en persistant mentalement que nous avons pu surmonter cette épreuve.
Le plus beau souvenir est un peu cliché, mais c’est quand nous avons atteint le sommet. Après un effort si intense, l’arrivée au sommet fut une délivrance. De plus les conditions climatiques étaient superbes, avec une vue magnifique. Cela restera a jamais gravé dans nos têtes.
Et si s’était à refaire ? Sur le moment, on vous aurait dit non ! Nous étions tellement épuisés que s’imaginer le refaire nous semblait impossible. Mais après quelques jours de repos, on n’a qu’une seule envie : y retourner pour revivre cette expérience de dingue ! »
Antoine Quémerais, élève ingénieur Polytech
Polytech Mont Blanc : ils l’ont fait !
« Pour moi le meilleur moment a été l’arrivée au sommet après de longues et dures heures, être entourée de mes amis et pouvoir se dire “On l’a fait” »
Charlotte Tissot, élève ingénieure Polytech
« Le moment selon moi le plus marquant a été lorsque nous avons finalement atteint le sommet après plusieurs heures de marche. Je n’oublierai jamais cette sensation, être au plus haut point d’Europe occidentale, entouré de ses amis et d’une mer de nuage à couper le souffle… Une expérience émouvante et inoubliable ! C’était la réalisation de mois de préparation et un véritable moment de camaraderie et de dépassement de soi. »
Hugo Leduc, élève ingénieur Polytech
« L’arrivée au sommet c’est clairement indescriptible t’as les émotions dues à l’effort, à la beauté du paysage et du fait de l’avoir fait avec tes potes c’est vraiment magique. »
Fabio Camacho, élève ingénieur Polytech
L’équipe Polytech, du côté du site de Chambéry
Théo Bazin, Noé Couderc, Fabio Camacho, Jeanne Champagnol, Bastien Cottineau, Pablo Guezdon, Antoine Koenig, Julius Lebreton, Hugo Leduc et Charlotte Tissot.
L’équipe Polytech, du côté du site d’Annecy
Charlotte Chanudet, Antoine Genet, Dorian Leroux, Antoine Quémerais, David Rousselle, Baptiste Pouliquen et Damien Serruys.
Photos ©Polytech Mont Blanc