Étudiants engagés : Lancelot, militant de la cause environnementale

Publié le mer 15 Nov 2023

“Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde.” Cette citation est l’une des préférées de Lancelot Forestier, et on peut dire qu’il l’incarne pleinement. Étudiant en licence de Biologie, environnement, écologie & évolution à l’USMB, Lancelot milite pour la cause environnementale sur presque tous les fronts. Son engagement est à la fois personnel, associatif, universitaire et politique. Rencontre avec un jeune citoyen engagé pour la planète et l’écologie.

Un engagement personnel et collectif

Depuis tout petit, la nature l’intéresse, le questionne et l’interpelle. Habitant au pied des montagnes de la Haute-Savoie, Lancelot prend plaisir à randonner et observer la biodiversité qui l’entoure. Et il prend très vite conscience de la fragilité de l’environnement face au changement climatique. “J’ai eu l’immense chance de pouvoir côtoyer la campagne, les animaux, la montagne, etc. Tout ça fait partie de mon ADN et dans ce milieu, si l’écologie ne s’impose pas à vous comme une évidence, elle vous rattrape bien vite. C’est très prégnant de voir la neige disparaître, les champs de blé s’assécher ou les cours d’eau se tarir au fil des années.”

Son engagement écologiste se fait d’abord de manière personnelle, en essayant de réduire son impact carbone au maximum à travers des petits gestes quotidiens. Mais très vite, Lancelot a besoin de porter son engagement au niveau collectif. Au collège, il prend part à une mini entreprise de recyclage, puis rejoint le club de développement durable de son lycée. Aujourd’hui étudiant, Lancelot garde encore un lien très fort avec les deux établissements et accompagne notamment les éco-délégués dans leurs projets. “Si je me suis engagé c’est parce qu’il y a urgence et que pour moi, l’écologie est la solution, pas la punition. L’écologie, c’est permettre à tous de manger en qualité et en quantité sans détruire nos sols. L’écologie, c’est voir l’eau couler de son robinet sans assécher la montagne.” 

Sur le campus du Bourget-du-Lac, Lancelot s’investit également au sein de l’association Univert (dont il est président une année), du collectif Campus 1.5 USMB, participe à des actions de l’association Blairoudeurs et rédige même quelques articles pour le journal scientifique de l’association US Biologie. “Si je me suis autant engagé c’est déjà parce que cela me plaît. Je suis quelqu’un qui aime beaucoup apprendre, et j’ai toujours adoré les études mais j’estime que ce n’est pas la seule manière d’apprendre. En licence, j’ai eu la chance de pouvoir faire de la climatologie, de la sismologie, de la chimie, de la géologie, de la biologie animale, de la biologie cellulaire, etc. Dans nos formations, on apprend tout ce qui lie ces mécanismes, mais on agit que très peu concrètement. C’est pour ça que je me suis engagé dans divers collectifs et associations, pour pouvoir mettre les mains dans la terre, métaphoriquement et littéralement, assister à une conférence et débattre de sujets et d’actions concrètes en faveur de l’écologie, participer à une Fresque du climat, etc. “

Côté projets concrets, Lancelot participe à la création d’un jardin partagé sur le campus avec l’association Univert et le collectif Campus 1.5. En compagnie de plusieurs étudiants, il défriche le terrain, travaille la terre, plante des légumes, récolte des fraises, entretient les plantations, etc. Un projet dont il est particulièrement fier mais qui malheureusement doit s’arrêter pendant plusieurs mois. “Malheureusement, le bâtiment auprès duquel le jardin était installé a été détruit. On a dû arrêter le jardin, mais pas question d’arrêter le projet !”.

Un appel à projet de l’université permet au jardin de reprendre vie cette année et tous les étudiants et personnels du campus sont invités à participer à cette nouvelle aventure. Le but du projet : sensibiliser les étudiants aux questions écologiques et particulièrement à l’alimentation éco-responsable (saisonnalité, produits bio, compost, etc.) mais aussi leur permettre de manger des fruits et légumes de manière abordable. Tous ceux qui veulent mettre la main à la pâte sont les bienvenus ! Le chantier a débuté le 14 novembre dernier, avec la création des bacs à plantations pour le jardin partagé. Si vous avez envie de manipuler la terre, de manipuler les légumes, les fruits, etc., venez !”. 

Avec l’association Univert, Lancelot participe également à la Semaine Etudiante de Réduction des Déchets, un événement annuel national qui est également organisé sur les 3 campus de l’USMB et propose plusieurs animations et ateliers à la communauté étudiante autour de la thématique de l’environnement.

Un engagement universitaire européen

En 2023, Lancelot rejoint à l’Assemblée Européenne Etudiante (ESA), un collectif de 230 étudiants européens sélectionnés pour travailler ensemble sur l’évolution des politiques publiques européennes sur divers sujets, de la santé mentale à la nourriture, en passant par le renouveau démocratique et l’aménagement urbain. “La pollution, le changement climatique, les inégalités sociales, elles ne s’arrêtent pas aux frontières. Pouvoir m’exprimer au niveau européen, c’était une occasion vraiment intéressante et qui peut faire bouger les choses. Je ne suis pas sûr des chiffres, mais crois que 80 % des mesures environnementales qui sont prises, par exemple en France, viennent des décisions au niveau européen. Face à tous ces grands enjeux environnementaux et sociétaux, on ne peut pas simplement se regarder le nombril, on doit coopérer. Faire porter la voix des jeunes de toute l’Europe, ça me semble essentiel pour qu’on puisse résoudre toutes ces problématiques et faire véritablement vivre la démocratie.”

Au sein du groupe “From farm to fork” (“De la ferme à la fourchette”), Lancelot travaille d’arrache pied sur la question des déchets et emballages. “On a commencé par un gros brainstorming entre étudiants, puis on a rencontré des experts pour nous aider sur la formulation de nos propositions ou sur les thématiques elles-mêmes. Dans le groupe, nous nous sommes basés sur un constat : le plan de l’UE est clair, il ne prévoit pas de produire plus de nourriture mais de mieux la répartir, parce qu’au sein de l’union c’est environ 30 % de la nourriture qui est gaspillée. Notre proposition vise, entre autres, à interdire les supermarchés de tous les états membres de se débarrasser de la nourriture. Cette proposition de bon sens se base sur la loi Garot de 2016, en France, loi trop lâchement appliquée dans notre pays et inexistante chez les autres”.

Toutes les propositions du collectif ont ensuite été soumises à l’ensemble des eurodéputés  au Parlement Européen à Strasbourg. “C’était une expérience folle, se retrouver devant puis dans ce bâtiment immense de part son histoire, son importance et le symbole qu’il représente. En tant que jeune rural, habitant en Haute Savoie et étudiant en Savoie, je dénotais un peu dans cette assemblée de jeunes internationaux en costar cravate ! Mais très rapidement, je me suis intégré et j’ai rencontré des gens que je n’oublierai pas. D’un autre côté, j’ai pu acquérir énormément de connaissances au fil de mes recherches et de mes discussions, et j’ai gagné aussi en confiance.”

Succès au rendez-vous également puisque toutes les propositions du groupe de Lancelot sont adoptées, et le plus souvent très largement. Une réussite dont notre étudiant est particulièrement fier.

Un engagement politique

Depuis le début de l’année, Lancelot a également pris un engagement fort en politique. Il a rejoint un parti, a été élu porte parole au niveau du département de la Savoie et travaille sur des communiqués de presse, évènements et grandes décisions qui ont un impact sur la vie locale. Spécialisé sur les questions écologiques, le jeune militant fait venir des experts, organise des conférences et met ses connaissances au service de la collectivité.

“L’associatif c’est très bien et ça m’a beaucoup apporté, d’ailleurs je vais continuer d’en faire. Mais j’ai besoin de m’engager au niveau politique qui permet de prendre des décisions majeures ou en tout cas d’influencer le débat publique pour faciliter la transition écologique de la société. Les jeunes sont très peu présents dans les décisions politiques, pourtant les décisions d’aujourd’hui sur le climat, c’est nous les jeunes qui allons les subir sur le long terme. Aujourd’hui, il y a des des combats très forts qu’on doit mener pour la justice sociale, pour la justice climatique, pour l’environnement en général, pour les questions écologistes, pour les questions féministes, etc. Et ce sont pour le moment “les anciens” qui sont majoritairement présents dans nos institutions politiques… Alors que la politique, c’est la vie de tous et de tous les jours que l’on peut faire évoluer !”

Un avenir professionnel pour protéger le vivant

Son projet professionnel ? Il hésite encore, mais Lancelot est sûr d’une chose : il restera engagé et protégera le vivant. “Je n’ai pas envie d’être dans un bureau et de prendre des décisions politiques loin de toutes les personnes, loin de l’environnement, etc. J’ai besoin d’avoir un aspect terrain car pour moi il est impensable de prendre des décisions sans connaître concrètement ce qui se passe autour de soi, sans observer et se confronter à la réalité. Pourquoi pas travailler dans une municipalité, dans une ville, dans un village, pour engager la transition écologique et citoyenne sur des projets très concrets, mais en ayant une volonté politique à long terme qui prenne en question ces considérations là.”

Crédits photos : Alice Treuvey / Direction de la communication de l’USMB.