Le LCME de l’Université Savoie Mont Blanc participe à l’évaluation des impacts sur la qualité de l’air des actions de modernisation du parc d’appareils de chauffage au bois à Lanslebourg

Publié le mar 24 Fév 2015

En raison de la présence de façon fréquente en période hivernale d’un brouillard grisâtre au-dessus du village, la municipalité savoyarde de Lanslebourg a souhaité mieux comprendre les phénomènes de pollution atmosphérique présents dans un contexte de village alpin. Une première étude menée en 2010 a permis de dresser un bilan de la pollution atmosphérique sur la commune. Notamment, la caractérisation chimique des particules fines (PM10) et plus particulièrement l’identification au sein de ces particules de composés traceurs spécifiques de la combustion du bois (Lévoglucosan) a mis en évidence l’influence majeure de cette source sur les niveaux de pollution.

Devant ce constat, une action importante de modernisation du parc d’appareils de chauffage au bois soutenue par la municipalité et l’ADEME a été mise en œuvre. Dans ce contexte, le Laboratoire de Chimie Moléculaire et Environnement (LCME) de l’Université Savoie Mont Blanc, en partenariat avec Air Rhône-Alpes, a réalisé durant 2 ans un suivi de la mesure d’indicateurs de la combustion du bois présents sur les particules fines atmosphériques.

Ce suivi a été réalisé de juin 2012 à juin 2014 en déployant un dispositif comportant la mesure continue de la concentration massique en particule fines (PM10) et de la concentration au sein de ces particules du « Black Carbon » (carbone suie). Ce dernier paramètre mesurable en continu par la technique dite de l’Aethalomètre permet de distinguer la part de carbone suie issue de la combustion du bois et celle issue de la combustion de combustibles fossiles. À ces mesures se sont ajoutées des périodes de caractérisation beaucoup plus larges de la composition chimique des PM10 par prélèvements et analyses en laboratoire.

Cette caractérisation chimique ainsi que les études de déconvolution des sources ont montré des similitudes fortes entre les années 2010 et 2014. L’étude de l’évolution de la fraction de carbone suie issue de la combustion du bois (modèle Aethalomètre) montre une variabilité saisonnière avec une amplitude significative. En effet, cette fraction représente moins de 10% des concentrations en  « Black Carbon » que seulement sur 4 mois de l’année (de mai à septembre). Elles soulignent l’influence majeure de la combustion de biomasse sur les trois saisons printemps, automne, hiver.

L’étude comparative menée entre les hivers 2012-2013 et 2013-2014 ne met pas en évidence de modifications majeures dans la composition des PM10 illustrant un effet encore non-observable des actions d’amélioration à ce stade d’avancement du programme de changement des appareils de chauffage. À l’automne 2014, l’avancement du programme représentait un peu moins de 25% des dispositifs de chauffage à renouveler. Des mesures complémentaires s’avèrent donc nécessaires pour évaluer l’impact sur la qualité de l’air des actions d’amélioration des émissions de la combustion du bois mises en place sur la commune de Lanslebourg.

La méthodologie de cette étude a été étendue à un territoire plus vaste, celui de la vallée de l’Arve ou un dispositif similaire est en place depuis l’automne 2013 pour 5 années de suivi sur 3 sites d’observation (projet DECOMBIO, partenariat LCME-LGGE-Aerosol do.)

Contact : Jean-Luc Besombes