Vélo caréné : une moisson de records pour l’IUT d’Annecy

Publié le mer 16 Oct 2019

2 records du monde, 3 premières places, 4 podiums : ce palmarès à faire pâlir d’envie n’importe quel sportif de haut niveau, ce sont deux jeunes cyclistes qui l’affichent sur un vélo caréné, une machine conçue et fabriquée par des étudiants de l’IUT d’Annecy. Des exploits réalisés lors du  « World Human Powered Speed Challenge 2019 »  qui se déroulait début septembre à Battle Moutain, dans le Nevada (USA).

L’équipe de l’IUT d’Annecy menée par Guillaume de France, enseignant en génie mécanique, était composée de deux cameramans, un technicien, six étudiantes et étudiants et des deux cyclistes  : Ilona Peltier et Fabien Canal. Au retour, la moisson est belle : nouveau record du monde féminin toutes catégories (126,52 km/h), nouveau record de France masculin (136,78 km/h), nouveau record d’Europe masculin et nouveau record du monde universitaire masculin. Un palmarès un peu fou, à l’image de cette belle aventure humaine et sportive.

Ilona Peltier, nouveau record du monde féminin à Altaïr 6

Une performance technique et sportive

Tout a commencé en 2007, à l’initiative de Philippe Valleix, enseignant à l’IUT d’Annecy, et d’un groupe d’étudiantes et étudiants qui travaillent sur un prototype de vélo caréné, avec l’ambition de battre des records de vitesse. L’intérêt pédagogique est évident, en faisant travailler les étudiantes et étudiants sur un projet concret et sportif.

La première compétition se déroule en France, avec un vélo baptisé Altaïr 1. Les premiers championnats de France sont organisés par l’École Centrale, et l’équipe revient avec les 3 premières places et une vitesse de 103 km/h.

C’est avec Altaïr 2, en 2009, que l’aventure prend une dimension internationale, avec la participation aux championnats du monde aux USA, à Battle Mountain. Là c’est la 1re place au classement universitaire, avec un record amélioré à 113 km/heure. Devant de grandes universités comme celle de Berkeley…

Plusieurs participations se succèdent, en 2012 (122 km/h), 2013 (124,9km/h), 2016 (127,7km/h), 2018 (130,07 km/h) et 2019, avec des performances toujours remarquables, et même quelques records universitaires. Les prototypes se suivent, on arrive à Altaïr 6.

Depuis 2018, c’est Fabien Canal, cycliste professionnel, qui pilote le vélo. Débutant en vélo caréné en 2018, il a, dés sa première participation, sans entrainement, réussi à décrocher la 3e place du classement général. « On s’est dit qu’il fallait y retourner avec lui », raconte Guillaume de France.

Une bonne idée puisque cette année il est 1er au classement général, devenant le 2e homme le plus rapide du monde en véhicule à propulsion humaine avec 136,78 km/h.

Fabien Canal et Ilona Peltier, les deux cyclistes

Ilona Peltier est aussi performante puisque cette jeune cycliste de 19 ans a accepté 15 jours avant la compétition d’y participer, pilotant pour la 1re fois un vélo caréné. Résultat : elle est aujourd’hui la femme la plus rapide de tous les temps sur ce type de vélo, raflant la 1re place féminine de la compétition avec 126,52 km/h.

Dans le classement universitaire, l’IUT d’Annecy fait figure de petit poucet mais se classe à la 1re place universitaire au World Human Powered Speed Challenge 2019 devant l’Université polytechnique de Turin, l’Université de Delft Amsterdam, University of Toronto, University of Liverpool, Université polytechnique de Californie, London South Bank University et Tokyo Science University.

Ainsi, après 10 ans de participation à la compétition, l’équipe se hisse à la 1re place. « Pour les étudiants, cela montre que le travail et la persévérance, ça paie », résume en substance Guillaume de France.

Sur ce projet, chaque année une nouvelle équipe d’étudiantes et étudiants se mobilise, avec passion. « Ce sont des étudiants de 2e année,  qui  doivent travailler sur un projet pendant 120 h. Mais généralement ils se passionnent et s’investissent bien plus. Pour certains d’entre eux, ils font même leur stage de 12 semaines obligatoire en interne, sur ce projet », explique encore l’enseignant.

De la conception à la construction, en passant par les calculs, la fabrication des pièces, les projections de performances… le projet est fédérateur. Le déplacement aux États-Unis est loin de la balade touristique :  « On se réveille à 5 h  du matin car les courses ont lieu le matin et le soir. La journée il fait trop chaud, on est en plein désert. Mais du coup on fait les réglages pour optimiser la machine. »

Mobilisés sur leur objectif, étudiantes, étudiants, cyclistes, enseignantes, enseignants forment une équipe soudée… qui a fini par tout gagner ! Une expérience incroyable, qui est d’ailleurs immortalisée en vidéo et visible sur la page facebook du projet.

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Contact : Guillaume De France