Contamination au PCB des sédiments des lacs péri-alpins : les chercheurs du Laboratoire de Chimie Moléculaire et Environnement de l'Université Savoie Mont Blanc décryptent.

Publié le lun 2 Fév 2015

Un article dirigé par Emmanuel Naffrechoux, directeur du Laboratoire Chimie Moléculaire et Environnement (LCME) paru dans la revue scientifique « Environmental Science & Technology« , montre que la contamination par les PCB des sédiments du lac d’Annecy résulte très vraisemblablement d’un transfert par voie atmosphérique des PCB apportés en quantité importante au lac du Bourget par une source ponctuelle. Ce phénomène est appelé « effet de halo » ; il correspond au transfert atmosphérique de polluants halogénés d’un site fortement contaminé à un site vierge de pollution locale.
Illustration article Émmanuelle Naffrechoux

Pour les trois grands lacs péri-alpins (Léman, Bourget et Annecy), le flux de PCB transférés aux sédiments lacustres atteint un maximum dans les années 1970, avec des valeurs très différentes (2 ng.cm-2.an-1 pour Annecy, 5 pour le Léman et 250 pour le Bourget).

Pour le lac du Bourget, le flux élevé principalement composé de molécules fortement chlorées correspond aux apports de l’un de ses principaux affluents, le Tillet (pollué au Pyralène par l’activité historique de la « Savoisienne de transformateurs électriques »).

Pour le lac Léman, la contamination du sédiment, initialement due aux rejets des stations d’épuration suisses et françaises et aux dépôts atmosphériques, est actuellement très faible (0,05 ng.cm-2.an-1) et résulte du transport atmosphérique à longue distance de PCB omniprésents à la surface de la Planète.

Pour le lac d’Annecy, la contamination, faible mais quantifiable, est très probablement due au dépôt atmosphérique des PCB qui se sont volatilisés de la surface du lac du Bourget.

L’effet de halo est détectable dans un rayon de 40 km autour du lac du Bourget et a vraisemblablement affecté tous les lacs situés dans ce périmètre (lac de Paladru et lac de Saint André notamment).

Retrouvez l’intégralité de l’article paru dans la revue « Environmental Science and Technology » : ici