Sportive de Haut Niveau à l’USMB – Julia Chanourdie, au sommet !

Publié le mar 26 Sep 2017

« Il ne savait pas que c’était impossible alors il l’a fait. » Mark Twain

D’aussi loin qu’elle se rappelle, Julia a toujours eu la grimpe dans le sang. Il faut dire qu’avec des parents qui tenaient une salle d’escalade et une famille de grimpeurs, elle a très vite appris à se déplacer autant sur les murs que sur le sol. « Quand j’étais petite, je pensais même qu’il était tout à fait normal de grimper, que tout le monde pratiquait l’escalade. Je pense même que je grimpais avant de marcher ! » nous glisse t-elle avec un sourire.

Cette passion pour l’escalade ne l’a jamais quittée. À 8 ans, la découverte de la compétition lui donne l’envie d’aller toujours plus haut. Très vite elle enchaîne d’excellents résultats et entre en équipe de France, sous le regard bienveillant de son entraîneur, qui n’est autre que son père. Vainqueur de la Coupe d’Europe jeune de bloc en 2012, puis de difficulté en 2013, elle décroche 3 médailles de bronze consécutives en Championnats du Monde jeunes (2013, 2014 et 2015) et termine 5ème à l’étape de la Coupe du Monde à Puursen 2015, sa première finale.

La jeune étudiante, qui vient de valider sa 1ère année de Licence Sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) à l’UFR Sciences et Montagne, est en route pour les sommets.

RENCONTRE AVEC JULIA CHANOURDIE

En pleine nature sur des falaises ou sur des murs artificiels, Julia prend plaisir à grimper quelque soit la surface. « L’escalade est un sport très complet. Il sollicite tous les muscles du corps afin de développer la souplesse, la force, l’équilibre, la coordination, la puissance, l’explosivité, l’agilité… Cela m’apporte des sensations incroyables. L’escalade demande une réadaptation continue afin de trouver le placement idéal pour effectuer le mouvement. J’aime beaucoup le fait qu’il y ait toujours à découvrir, que ce soit un nouveau site en extérieur, une voie, un bloc, un mouvement, un placement, un effort différent, c’est tellement enrichissant et il n’y a pas moyen de se lasser ! » .

Il existe trois disciplines en compétition d’escalade : la difficulté, le bloc et la vitesse. Contrairement aux idées reçues, l’objectif en compétition n’est pas forcément d’arriver le plus vite au sommet (sauf pour la vitesse). En difficulté comme en bloc, l’objectif est d’aller le plus haut, car l’intensité et l’exigence des épreuves sont calculées en fonction du niveau des meilleurs grimpeurs. La difficulté est la discipline endurante de l’escalade, elle se pratique sur des murs d’environ 15m de haut, les grimpeurs sont équipés de baudriers et corde. En escalade de bloc, l’objectif est de réaliser les différents blocs proposés sur des murs ne dépassant pas 4m de haut, les grimpeurs chutant sur de gros matelas de réception. Si la difficulté est sa discipline de prédilection, Julia excelle également dans les deux autres.

En 2016, elle devient 6ème du classement mondial, grâce à ses magnifiques performances : 6ème sur les étapes de la Coupe du Monde à Imst (Autriche) et Xiamen (Chine), et 6ème des Championnats du Monde 2016 à Paris Bercy. La même année, elle remporte les 4 titres possibles en Championnat de France Universitaire d’escalade (difficulté, bloc, vitesse et combiné), et 2 titres (difficulté et combiné) et 1 médaille d’argent (bloc arrière) aux 1ers Championnats du Monde Universitaires d’escalade. Cette année, tout en conservant 3 de ses titres de championne de France universitaire, Julia rentre dans l’historie de l’escalade. À 20 ans, elle réussit par deux fois une voie du 9e degré, une voie très physique et tout « en rési » remontant le gros dévers du Toit de Sarre (Italie) et entre dans le cercle très fermé des femmes à avoir atteint le 9e degré. Pour être précis, il s’agit de la quatrième française et la treizième femme au monde à atteindre ce niveau de performance.

« L’escalade est aussi pour moi synonyme de liberté. La falaise permet de s’évader et de vivre sa passion en pleine nature. J’adore autant la compétition que la falaise, ce sont deux mondes complètement différents. Ma finale des Championnats du Monde à Bercy est sûrement mon meilleur souvenir. En fait, ce n’est pas seulement la finale mais plutôt la joie que j’ai eu suite à ma demi-finale. Dans cette voie, tout s’est déroulé à la perfection. J’étais relâchée, je grimpais bien, j’avais du rythme, je prenais des risques, j’allais de l’avant, sans hésiter. C’est tellement magique de ressentir toutes ces choses en grimpant. » confie Julia.

La suite ? Viser les podiums mondiaux et continuer d’aller toujours plus loin, toujours plus haut, tout en poursuivant ses études. « J’ai validé ma première année en STAPS que j’avais décidé d’étaler sur deux ans pour me permettre d’avoir le temps de m’entraîner, de travailler, et également de me poser ! C’est très important de ne pas être hors course niveau cours, ça me permet de me rendre sur les compétitions avec beaucoup plus de sérénité. Maintenant que je suis bien entrée dans le rythme, je pense que je vais réussir à m’organiser différemment pour augmenter le rythme niveau études et passer ma L2 en 1 an.  J’ai la chance d’être assez à l’aise avec mes cours, et avec la charte d’accompagnement des sportifs de haut niveau de l’USMB, j’ai aussi des aménagements de planning, ce qui me permet d’être performante à la fois à la fac et sur les murs ! »

En ce qui concerne son avenir professionnel, Julia n’a pas encore d’idée précise mais elle souhaite continuer de se professionnaliser dans son sport le plus longtemps possible. Avec ses derniers exploits sportifs, Julia a pris goût aux finales mondiales et commence à penser aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2020, où l’escalade sera au programme.  Avec pourquoi pas une médaille olympique à ajouter à sa collection !

 

EN SAVOIR PLUS

Sur la charte d’accompagnement des sportifs de haut niveau

Sur les sections aménagées sports-études

Découvrez l’exposition consacrée aux sportives et sportifs de haut niveau de l’USMB