Prix de Thèse 2018 de la ComUE UGA pour une doctorante d’EDYTEM

Publié le jeu 7 Juin 2018

Tout comme Vivian Poulin, doctorant du LAPTh, Manon Bajard, doctorante au Laboratoire Environnements, Dynamiques et Territoires de la Montagne (EDYTEM), rattachée à l’École Doctorale Sciences et Ingénierie des Systèmes, de l’Environnement et des Organisations (ED SISEO) de l’Université Savoie Mont Blanc fait partie des lauréates du Prix de Thèse 2018 de la Communauté Université Grenoble Alpes (ComUE UGA).

LAURÉATS ET  LAURÉATES DU PRIX DE THÈSE 2018 DE LA COMUE UGA

Le jury du Collège doctoral, composé des vice-présidents et vice-présidentes « recherche » des établissements de la Communauté Université Grenoble Alpes, des directeurs et directrices des écoles doctorales et de personnalités extérieures, a désigné les 7  lauréats  et lauréates du Prix de thèse 2018 parmi les 23 docteurs et docteures sélectionnées par les écoles doctorales de la ComUE UGA, ayant tous soutenu leur doctorat au cours de l’année 2017.

Les travaux récompensés se distinguent par leur excellence et les progrès qu’ils représentent pour la connaissance en répondant à un ou plusieurs des critères suivants : innovation, interdisciplinarité, contribution à la compréhension des phénomènes de société.

AUTOUR DE LA THÈSE DE MANON BAJARD

Dans le cadre de sa thèse, réalisée au laboratoire EDYTEM sous la direction de Fabien Arnaud, Jérôme Poulenard et Pierre Sabatier et co-financée par le Conseil Savoie Mont Blanc et le Fonds de Dotation Montagne Vivante, Manon Bajard a reconstitué les trajectoires d’évolution des sols et des agroécosystèmes des Alpes du Nord occidentales, de l’Holocène à l’Anthropocène, en utilisant les sédiments des lacs comme archives de l’environnement.

Il s‘agit de comprendre les mécanismes de réponse des écosystèmes, et plus particulièrement des sols, aux perturbations d’origines anthropiques et climatiques pour comprendre le fonctionnement des agro-socio-écosystèmes et garantir leur pérennité dans une logique de développement durable.

Les sédiments des lacs enregistrent, au cours du temps, par l’érosion et le ruissellement, des informations sur l’état de l’environnement qui sont par exemple des particules de sols, de l’ADN (plantes, mammifères, etc.) et des pollens. Ces éléments permettent de reconstituer l’évolution de la végétation, les pratiques agricoles (déboisement, mise en culture, pâturage, etc.) et l’évolution des sols et leur érosion.

Des carottes de sédiments ont été prélevées dans plusieurs lacs de montagne (le lac de La Thuile au sud du Massif des Bauges, le lac Verney au Col du Petit Saint Bernard, le lac Bénit au pied du Bargy et le lac de Gers dans le Massif du Giffre) et datées au carbone 14. Leur analyse a mis en évidence un développement progressif des sols depuis le retrait glaciaire (> 12 000 ans) jusqu’au milieu de l’Holocène (6 000 à 4 000 ans avant aujourd’hui) puis une régression de l’épaisseur des sols avec le développement des activités agropastorales depuis 2 000 à 3 000 ans. Le déboisement, la création d’espaces pastoraux et la mise en culture se sont effectués d’abord en altitude et à proximité des plaines, puis aux altitudes intermédiaires (étage subalpin). Ce façonnement des paysages, principalement autour des périodes Antiques et Médiévales, génère des modifications des flux (augmentation de l’érosion, colluvionnement, etc.) qui entrainent des modifications des sols conduisant à une plus grande diversité pédologique en lien avec l’histoire des sociétés.

Ces résultats viennent enrichir les réflexions d’aménagement et de gestion durable des territoires par rapport à ce qui est observé dans le passé, en termes de pratiques mais également de changement climatique. Ces travaux ont été réalisés en collaboration avec les laboratoires CARRTEL, ISTERRE, LECA et le LLSETI et participent à la Grande Histoire de Alpages, plateforme de partage des connaissances développée dans le cadre de ce projet doctoral.

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