Le Conseil d’Administration de l’USMB n’est pas favorable à l’augmentation des droits d’inscription pour les étudiantes et étudiants non-européens

Publié le lun 25 Fév 2019

Le Conseil d’Administration de l’Université Savoie Mont Blanc demande le maintien au niveau actuel des droits d’inscription des étudiants étrangers extra-communautaires.

Le Conseil d’Administration de l’Université Savoie Mont Blanc, réuni en séance plénière le mardi 18 décembre 2018, a demandé à l’unanimité au gouvernement de revenir sur sa décision d’augmenter les droits d’inscriptions à l’université des étudiants étrangers extra-communautaires.

Constatant le refus du gouvernement d’accéder à cette demande, le Conseil d’administration de l’Université Savoie Mont Blanc, réuni en séance plénière le mardi 19 février 2019, décide d’user de toutes les possibilités réglementaires à sa disposition pour permettre aux étudiantes et étudiants de provenance internationale extra-communautaire inscrits ou néo-entrants de bénéficier, pour la rentrée universitaire 2019-2020, du maintien du régime tarifaire actuellement appliqué.

La position de l’équipe présidentielle sur les droits d’inscription des étudiantes et étudiants étrangers hors Union Européenne

La position de l’équipe présidentielle de l’USMB, affirmée en plusieurs occasions, tant pour ce qui la concerne que dans le cadre de l’AUREF dès le 30 novembre 2018, est la suivante :

Sur la forme

  • Une annonce réalisée, à notre connaissance, sans concertation avec les présidents d’université, qui a suscité une vive réaction de la plus grande partie de la communauté.
  • Une annonce qui ne reposait pas sur un texte réglementaire (au 25 février 2019, il n’y a toujours pas de décret) mais sur une déclaration publique et un affichage des tarifs sur le site de campus France. Cette annonce a suscité une émotion chez nos partenaires (cf. visite récente des chefs d’établissements mexicains), un risque de déstabilisation des partenariats existants, et d’ores et déjà suscité un effet d’éviction, constaté par les universités.
  • Une annonce impossible techniquement à mettre en place pour la rentrée 2019 : le conseil d’administration de l’USMB ne peut poser sur un fondement juridique avéré une politique d’établissement nécessairement pluriannuelle en matière d’accueil ; il ne peut donner des directives à d’éventuelles commissions d’examen des dossiers sur la question des exonérations totales ou partielles ; il lui est impossible de disposer d’informations sincères sur la surface financière des candidats ; il n’est pas en mesure de mettre en place les nouveaux dispositifs d’accueil et d’hébergement qui sont la contrepartie attendue de la hausse des droits d’inscription, etc.

Sur le fond

  • Quel est l’objectif premier de l’annonce réalisée : politique (accueillir plus d’étudiants étrangers pour mieux faire rayonner l’influence française dans le monde) ou financier (le courrier de la DGESIP de décembre 2018 renvoyait à une volonté de l’État d’augmenter les ressources propres de ses opérateurs) ?
  • Les universités ont eu le sentiment que le deuxième l’emportait et comportait un risque pour elle : si elle n’augmentait pas les tarifs étudiants, cela prouvait à Bercy qu’elles n’avaient pas besoin de moyens supplémentaires, alors que toutes les études comparatives internationales prouvent pourtant le contraire.
  • Les universités ont eu le sentiment qu’on cherchait à leur opposer l’opinion publique, qui aurait été favorable à cette hausse. Relancer le débat sur la place de l’étranger lointain en une époque sensible au populisme ne paraît pas davantage une idée responsable. . Pourquoi annoncer comme objectif un nombre de 500 000 étudiants ? De quelle nationalité devraient-ils être ? Dans quelles disciplines ? A quel niveau d’études ?

En termes financiers

  • Les tarifs proposés sont trop bas (le coût annuel moyen est d’environ 12 000 €) ou trop haut (effet d’éviction).
  • Le soutien annoncé de 10 millions d’euros, une somme pas nécessairement soclée par ailleurs, est sans commune mesure avec l’ambition affichée (pas de guichet unique ni d’accueil en langue étrangère partout, accompagnement, tutorat, FLE, etc.).
  • L’exonération est possible mais très difficile à mettre en place au regard du fonctionnement de Campus France (des arrivées au fil de l’eau) et ne peut être qu’une mesure temporaire.
  • Il y a mieux à faire que de s’enfermer dans une logique d’exonération : le débat entamé par le rapport Strassel-Zalio de février 2019 doit se poursuivre et permettre de s’élever à la hauteur des enjeux.
  • Le Premier Ministre en personne ayant porté ce projet, quelle est la politique d’internationalisation de l’ESRI ? Quelle est en conséquence la stratégie d’amélioration de l’accueil et d’accroissement de l’attractivité ? – Le rapport de la Cour des comptes de novembre 2018 a rappelé les apports des étudiants étrangers en France et l’économiste Philippe Aghion (Collège de France) s’est prononcé pour la gratuité de l’ESRI en raison de ses externalités positives.
  • La situation observée ces derniers mois et les remarques supra posent fondamentalement la question du respect de l’autonomie des universités et celle du modèle économique des universités.

EN SAVOIR PLUS

Contact : Présidence de l’USMB