Des lycéens en immersion au laboratoire CROMA : les dessous de la médiation scientifique

Publié le jeu 10 Juil 2025 visite croma

Mercredi 18 juin, le temps d’une après-midi, le Centre de Radiofréquences, Optique et Micro-nanoélectronique des Alpes (CROMA) a ouvert ses portes à une poignée de lycéens. Lasers, ondes et expériences, ils ont pu lever le voile sur les secrets de l’électromagnétisme. 

Dans le cadre de leur stage de découverte de seconde au LAboratoire de MAthématiques (LAMA), huit lycéens ont pu bénéficier d’une visite du CROMA, un laboratoire de l’USMB en cotutelle avec le CNRS.   

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A gauche : introduction à l’équipe PHOTO du laboratoire CROMA par Jean-François Roux. A droite : présentation d’un laser. Crédit : USMB 

Jean-François Roux et Cédric Bermond, enseignants-chercheurs de l’université Savoie Mont Blanc, se sont glissés dans la peau de médiateurs, ou plutôt d’interprètes, pour traduire et expliquer cette langue à part entière : la science. 

Pour M. Roux, le véritable enjeu ne réside pas tant dans la vulgarisation en elle-même que dans la manière dont le public reçoit et comprend le message scientifique. « Certains hochent la tête pour être gentils, mais comprennent-ils vraiment ? » s’interroge le chercheur. La diversité des publics, des sujets et des contextes rend en effet la vulgarisation scientifique particulièrement complexe, de sorte qu’il n’existe pas une seule et même recette pour rendre les sciences accessibles. 

Entre vulgarisation et médiation 

A cette occasion, la mission Sciences et Société de l’université Savoie Mont Blanc a également pu tester le prototype d’un kit de visite conçu spécifiquement pour le laboratoire CROMA, dans le cadre d’un projet Sciences Avec et Pour la Société (SAPS) de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR). 

Le kit comprend des supports pédagogiques destinés au grand public et aux chercheurs. Parmi eux, des fiches “guide” spécialement conçues pour accompagner les scientifiques dans la préparation de leurs interventions, en leur proposant des exemples concrets et des conseils de présentation. Pensés pour être modulables, ces outils peuvent être utilisés par tous les chercheurs de CROMA. Des affiches éducatives, installées à l’entrée du laboratoire, viennent également enrichir le dispositif. 

Une visite au cœur des ondes 

La visite a débuté avec une introduction aux ondes électromagnétiques avec des références directes aux objets du quotidien comme les téléphones, les fours micro-ondes ou encore les radars de voitures. Des exemples remplis de sens, avec lesquels le public du jour pouvait visualiser des applications variées. 

A l’issue de la visite, les lycéens ont participé à un quiz interactif sur les ondes électromagnétiques et ont partagé leurs ressentis sur cette expérience. Ce sont avant tout les démonstrations, comme la production d’une image d’un trèfle traversé par des ondes térahertz et les imposantes « machines » qui ornent le laboratoire, qui ont capté leur attention.  

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Démonstration d’un trèfle traversé par des ondes térahertz. De gauche à droite : Jean-François Roux et Cédric Bermond, chercheurs au CROMA et Lucie Lévêque, chargée de projets Sciences et Société à l’USMB. Crédit USMB 

Cette visite a sollicité à la fois une approche explicative et descendante, avec la présentation et les démonstrations de M. Roux, mais aussi participative, avec une invitation à la réflexion en fin de visite. Ce format interactif encourage un véritable échange : il permet aux lycéens d’obtenir des réponses à leurs questions, et offre aux chercheurs un aperçu des préoccupations, des curiosités et des centres d’intérêt du jeune public. 

Différentes approches de vulgarisation 

La vulgarisation scientifique souffre d’une réputation tenace : celle d’un savoir qui « descend » du chercheur vers un public supposé « non-sachant ». Pourtant, lors de cette après-midi de visite, ce sont justement les moments de transmission et les démonstrations, qui ont marqué les esprits. 

Combiner différentes approches, c’est aussi se donner les moyens d’évaluer ce qui fonctionne réellement. En articulant des temps de vulgarisation classiques à des formats plus interactifs, il a ainsi été possible de proposer aux lycéens présents une médiation scientifique plus complète et plus riche : en somme, une médiation où chacun peut trouver un point d’accroche. 

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