Conférence philosophique « De l’opinion en démocratie : de la masse au public »

6 avril 2023 18:00 - 6 avril 2023 20:00

Organisé par le laboratoire laboratoire Langages, Littératures, Sociétés Etudes Transfrontalières et Internationales (LLSETI) de l’USMB et l’Association des professeurs de philosophie de l’enseignement public, le cycle de conférences philosophiques « Science, Opinion, Société » se poursuit ce jeudi 6 avril à 18h avec le thème « De l’opinion en démocratie : de la masse au public ». Cette conférence aura lieu à la présidence de l’université Savoie Mont Blanc (USMB), à Chambéry. Elle est ouverte à tous et sans inscription, et se tiendra en salle 3 (27 rue Marcoz à Chambéry).

A partir de la philosophie pragmatiste de John Dewey, la professeure de philosophie Céline Bonicco se propose de réfléchir au rôle de l’opinion en démocratie et à la manière dont elle peut la vivifier à condition qu’elle se fasse véritablement publique. L’enjeu d’une telle perspective est de dépasser les critiques bien connues depuis Platon sur la capacité des gens ordinaires à former des jugements politiques pertinents, mais sans sombrer pour autant dans un angélisme irresponsable qui accorderait la même valeur à tous les énoncés au nom de la liberté d’expression.

En distinguant le public de la masse et du peuple, John Dewey offre une perspective stimulante pour penser les conditions qui permettent aux citoyens de définir des intérêt communs et à partir de là de développer des compétences pour pouvoir les satisfaire. Ainsi, la définition d’un accord commun apparaît-elle comme un préalable pour articuler la participation à la vie démocratique et l’acquisition des qualités pour juger correctement des affaires communes. Mais une question cruciale se pose dès lors : comment cet accord commun peut-il émerger, comment définir de tels intérêts communs?

Cette conférence sera animée par  Céline Bonicco, Professeure de philosophie à l’École d’architecture de Grenoble.

A propos du cycle « Science, Opinion, Société »

Notre démocratie qui devrait permettre un conflit assumé des opinions se voit devenue plutôt le siège d’affrontements agonistiques des sensibilités qui semblent avoir disqualifié la raison et les raisons. La science qui ne peut être dogmatique est souvent répudiée comme pouvoir, sans doute parce qu’elle est utilisée par les pouvoirs. Est-ce à dire que le combat pour comprendre et faire comprendre serait vain ? Si le scepticisme méthodique et raisonnable est une condition de l’éclairement, il ne peut sans dommages dégénérer en relativisme négationniste ni ouvrir la porte à un obscurantisme délétère. Comment faire en ce cas pour fonder de vrais espaces de discussion ?

EN SAVOIR PLUS