Organisé par le laboratoire Langages, Littératures, Sociétés Etudes Transfrontalières et Internationales (LLSETI) de l’USMB et l’Association des professeurs de philosophie de l’enseignement public, le cycle de conférences philosophiques « Pour une Ethique de la discussion, enjeux démocratiques » se poursuit ce mercredi 22 janvier à 17h avec le thème « Usages de l’histoire dans la discussion politique« . Cette conférence aura lieu en salle 3, à la présidence de l’université Savoie Mont Blanc (USMB), à Chambéry. Elle est ouverte à tous et sans inscription.
À propos de la conférence
Nous ne tirons pas de leçons de l’Histoire parce que, comme le dit Hegel, elle est d’une toute autre nature que les leçons (morales) qu’on prétendrait en tirer. Elle est aussi, comme le dit Marc Bloch, « ce que jamais on ne verra deux fois ». Néanmoins, nous la mobilisons irrésistiblement dans la discussion politique. Car l’illusion dont procède ce recours est porteuse d’une disposition morale, à savoir que l’humanité peut progresser. Cette disposition nous expose à des écueils car les enjeux que nous projetons dans l’histoire échappent difficilement aux « romans nationaux », aux « histoires saintes » que nous substituons à la véritable histoire, qui sont rêvés, idéologiques, mais surtout agonistiques et propres à générer des combats douteux. L’enjeu, dans nos discussions, d’une réforme de notre entendement historique serait de nous assurer de progresser dans sa connaissance pour éclairer ce que serait la progression de l’humanité et du Droit.
Cette conférence sera animée par Martine Verlhac, Professeur honoraire de philosophie en classes préparatoires au lycée Berthollet d’Annecy
A propos du cycle « Pour une Ethique de la discussion, enjeux démocratiques »
Nous semblons être devenus impuissants face au dérèglement généralisé de la discussion que nous attribuons trop facilement aux supports médiatiques effectivement dérégulés. Sans doute ne devons-nous jamais oublier que persévèrent dans nos sociétés des affects qui poussent à la violence, ceux-là même dont Freud nous avertissait dans son Malaise dans la culture. En même temps ce dérèglement de la discussion en combats inexpiables, en « agonistique », porte manifestement atteinte au débat démocratique. Et les recours là-contre ne peuvent reposer sur l’invocation de la raison, voire sur celle de la vérité qui demeurent sans force dans le débat politique. Même s’il faut, contre le conspirationisme ou le négativisme, défendre les faits et user de la raison, la discussion démocratique ne repose pas sur l’autorité de vérités mais sur le pluralisme des opinions sans lequel elle ne saurait exister. et qu’il faut défendre. Sans doute faut-il promouvoir une culture du conflit démocratique et son jeu normal. Nous chercherons à développer cette hypothèse en la pensant au travers de quelques champs qui en incarnent l’expression.
EN SAVOIR PLUS
- Programme du cycle des conférences philosophiques 2024-2025
- Site du laboratoire LLSETI
- Contact : Pascal Bouvier, membre du laboratoire LLSETI et organisateur de ce cycle de conférence