Les 13 et 14 octobre dernier, Anaïs Guilet et Jacques Ibanez-Bueno du Laboratoire Langages, Littératures, Sociétés, Études Transfrontalières et Internationales (LLSETI) ont organisé un colloque sur la problématique du corps à l’ère du numérique et des interactions homme/machines. Ce colloque « Cyber-corporéités : esthétique des interactions corps/machine », s’inscrit dans un projet plus vaste réalisé en collaboration avec Anne-Laure Fortin-Tournès du Laboratoire 3L.AM de l’Université du Maine.
Le 13 octobre a eu lieu une conférence plénière d’Anaïs Bernard, doctorante à l’Université du Maine, Laboratoire CREM. Elle a présenté ses recherches dans une communication intitulée « Microcosmes oniriques vers des expériences sensibles au sein de dispositifs immersifs ».
La journée du 14 octobre se sera caractérisée par son interdisciplinarité faisant intervenir des chercheur-e-s :
- en information communication avec Fabienne Martin-Juchat (Université Grenoble Alpes, Laboratoire GRESEC), Ghislaine Chabert et Jacques Ibanez-Bueno (laboratoire LLSETI, équipe G-Sica, Université Savoie Mont Blanc) ;
- en art avec Karleen Groupierre (laboratoire LLSETI, équipe G-Sica, Université Savoie-Mont blanc) et Giorgio Cipolletta (PhD., Università di Macerata) ;
- en littératures anglaise avec Anne-Laure Fortin-Tournès et comparées avec Anaïs Guilet ;
- en philosophie en la personne de Bernard Andrieu (Université Paris Descartes, Laboratoire TEC).
Tous ont proposé d’approcher le corps tel qu’il s’interface avec les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) au sein de dispositifs variés, sociaux, médicaux, artistiques ou hypertextuels, proposant ainsi un panorama large des modes d’interactions contemporains du corps avec les machines. Le corps étant précisément ce qui noue si intimement le concret, le matériel (l’organique) d’une part, et l’imaginaire, le discours, l’immatériel, d’autre part. Les différentes communications auront abordé la manière dont les sujets singuliers et collectifs se construisent au sein de la cyberculture et d’évaluer dans une certaine mesure l’influence du numérique sur nos perceptions du corps et de l’identité, sur notre manière d’être au monde et de représenter nos corps.
Le colloque s’est, cependant, moins consacré à la manière dont l’homme est littéralement pénétré par la machine comme dans la figure du cyborg, qui aura déjà été très largement représentée et théorisée (Haraway 1985, Hoquet 2011, etc.). Il aura visé à analyser l’interfaçage du corps avec les technologies numériques, son insertion-même à l’intérieur des dispositifs médiatiques. En effet, cette hybridation peut se construire au cœur même du code, à travers des systèmes immersifs ou des installations numériques artistiques, aussi bien qu’elle s’incarne dans la présence physique au sein de la société numérique ou du réseau. L’analyse des différents dispositifs aura permis de soulever les enjeux à la fois perceptifs, sensibles et sensoriels, de nos relations au numérique et d’interroger la communication en ce qu’elle est à la fois vécue et incorporée, pour détourner le chiasme terminologique de Merleau-Ponty (« corps vécu »/ « vivre incarné »).
Un second colloque consacré aux cyber-corporéités sera ainsi organisé au Mans au printemps 2017.
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