L’Alliance des Universités de Recherche et de Formation (AUREF) se met en place

Publié le mar 26 Sep 2017

Depuis 2011, avec les programmes d’investissement d’avenir (PIA), puis en juillet 2013, avec la loi relative à l’enseignement supérieur et à la recherche, les réformes successives ont mis en mouvement le monde académique national sur des logiques contrastées, si ce n’est parfois contradictoires. Puis les lois de Modernisation de l’Action Publique Territoriale et d’Affirmation des Métropoles (MAPTAM) en 2014 et de Nouvelle Organisation Territoriale de la République (NOTRe) en 2015, ont interrogé les territoires qui portent les universités.

Des président-e-s d’universités échangent depuis 2013 sur le sens à donner à ces évolutions structurelles pour leurs établissements, pour le système de l’enseignement supérieur et pour la société dans son ensemble. Ils/Elles diffusent également le fruit de leurs réflexions dans des tribunes. Désormais réunis dans le cadre de l’Alliance des Universités de Recherche et de Formation (AUREF), ils/elles entendent être une force de propositions pour un domaine de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche conçu comme un tout équilibré et dynamique.

UNE PREMIÈRE RENCONTRE DE L’AUREF À L’UNIVERSITÉ DE CORSE

Une vingtaine de présidentes et présidents d’universités, parmi les 31 membres de l’AUREF, dont Denis Varaschin, président de l’Université Savoie Mont Blanc (USMB), se sont réuni.e.s, cet été, à l’Université de Corse.

La rencontre a notamment permis aux membres de l’AUREF d’échanger sur leurs objectifs et leur positionnement par rapport à la Conférence des présidents d’université (CPU). Leur souhait est d’avoir un espace de débat, de renforcement des projets communs et de proposition sur les affaires universitaires.

Pour Christine Gangloff-Ziegler, présidente de l’Université de Haute-Alsace (UHA), l’AUREF est un espace de débat et de propositions sur des problématiques propres aux universités dans une logique de réseau, avec la conviction que la diversité est une nécessité, comme nous l’enseigne la biologie.

Les membres de l’AUREF partagent une même vision de l’ESR et sont attachés à la notion d’égalité des territoires. Ils revendiquent l’importance du lien entre la formation et la recherche, depuis la licence et jusqu’au doctorat. Ils partagent l’idée que la concurrence seule est destructrice et souhaitent réfléchir à des modèles alternatifs qui laissent toute leur place aux coopérations (fédération de recherche, GIS, réponse en commun à des appels à projets, etc.) et privilégient la complémentarité. Fondamentalement, la construction scientifique repose plus sur la collaboration que sur la compétition.

Les universités membres de l’AUREF prévoient de se constituer en association à la fin de ce mois de septembre.

RENCONTRE AVEC LA MINISTRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR, DE LA RECHERCHE ET DE L’INNOVATION 

Au titre de l’AUREF, Christine Gangloff-Ziegler, Denis Varaschin et Mohamed Amara, président de l’Université de Pau, ont été reçus par Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.

Cette rencontre a permis de présenter le réseau ainsi que sa vision de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Ils/Elles ont également partagé sur la stratégie du ministère pour l’Enseignement Supérieur, la Recherche et l’Innovation, sa traduction dans les moyens et le contrat de réussite étudiante.

« Les points marquants de cet échange sont la volonté de la Ministre de s’en remettre aux expérimentations pour adapter les structures aux projets et son souhait d’aller à la rencontre des sites pour discuter de la stratégie et du projet commun. Elle entend identifier ce qui fonctionne, ce qui doit être amélioré, ce qui est plus problématique et ce qui ne fonctionne pas. Elle s’est montrée très attachée au lien entre formation et recherche à tous les niveaux d’enseignement, considérant que ce lien est inhérent à l’université. En ce qui concerne les ressources, elle souhaite travailler le système d’allocation des moyens et le cadre contractuel, revalorisé, pour qu’il devienne une forme de contrat d’objectifs et de moyens. Elle souhaite que les territoires, entendus au sens des collectivités et des acteurs socio-économiques, soient aux côtés des universités au sein d’écosystèmes territoriaux. Elle veut également que les universités fassent des propositions pour libérer les énergies et lever les freins identifiés dans une approche très pragmatique » rapporte la présidente de l’UHA.

Au sortir de l’université d’été de la CPU, qui aura conduit Frédérique Vidal à s’exprimer à deux reprises devant les présidents d’université, ses propos sur une nécessaire concentration du pouvoir de décision – budget, politique de formation et de recherche – dans le cadre d’incontournables regroupements ont interrogé les membres de l’AUREF. Des établissements d’un même site n’ont pas nécessairement la même stratégie, pour des raisons parfaitement légitimes et porteuses de réussites différentes. Des logiques autres, de réseau, d’excellence distribuée ou d’individualisation, par exemple, prospèrent avec bonheur à l’étranger.

L’AUREF attend donc avec intérêt le colloque organisé les 14 et 15 septembre à Saint-Brieuc par l’Association des villes universitaires de France lors duquel, Denis Varaschin, animateur de l’AUREF interviendra à deux reprises fort de son implication dans les relations entre l’USMB et le territoire Savoie Mont Blanc. Son thème, la proximité facteur d’excellence, permettra sans doute à la Ministre de préciser sa pensée.

EN SAVOIR PLUS

Contact : Présidence de l’USMB