Labellisé “Campus Durable en ville durable” depuis 2019, l’université Savoie Mont Blanc (USMB) est fortement engagée dans une démarche de transition écologique, mobilisant étudiantes, étudiants et personnels. Dernièrement, l’établissement a invité les étudiantes et étudiants à imaginer des solutions concrètes en proposant un projet d’aménagement de campus au niveau environnemental. Présentation des dix projets déposés.
Résultat d’un appel à projets « vie étudiante et de campus » plébiscité par les étudiantes et étudiants, un concours a été imaginé dans le but d’encourager les étudiantes et étudiants à réfléchir et à se prononcer autour de la transition énergétique et/ou de la biodiversité. Le caractère innovant et artistique ainsi que la faisabilité technique et financière ont été observés. À la clé pour les lauréats : de très beaux lots (vélo électrique, trottinette électrique, baptême de parapente, gourde thermos) et la perspective de voir leur projet se réaliser, selon les disponibilités budgétaires.
La remise des prix a été organisée virtuellement en clôture la Semaine Étudiante du Développement Durable co-organisée par le CROUS Grenoble Alpes et l’USMB, en partenariat avec le Réseau Français Étudiant pour le Développement Durable (REFEDD), le collectif Agir Ensemble campus durable en ville durable, le Grand Annecy, le Grand Chambéry, la MGEN, l’École Supérieure d’Art Annecy Alpes (ESAAA) et la Fédération des Étudiantes de l’USMB (FEUS).
« L’idée était d’initier une dynamique, une prise de conscience en rendant les jeunes acteurs du changement », explique Frédéric Bermano, référent transition énergétique et développement durable à l’USMB.
Les projets étudiants imaginés pour réduire son impact sur l’environnement et/ou préserver la biodiversité
[1ère place]
La création d’une micro-forêt fruitière sur le campus du Bourget-du-Lac
par Laetitia Genitoni, étudiante en 2e année de master Géographie parcours Géographies – Espaces – Homme/Environnement – Ressources à l’UFR Sciences et Montagne
Le projet en bref
Une zone de 200 m² minimum au cœur du campus universitaire, à proximité de l’Espace vie étudiante (EVE). Environ 600 arbres, plantés de manière aléatoire, avec au cœur de la micro-forêt : des arbres reproducteurs identifiés et sélectionnés dans la région. Et en partie externe, à la lisière : plusieurs variétés fruitières rustiques également locales. Il y aurait aussi une partie arborée de manière « expérimentale » avec des essences fruitières de milieux plus chauds (amandiers, grenadiers, citronniers rustiques…) car elles devraient être mieux adaptées au réchauffement climatique qui devrait encore augmenter dans les décennies à venir. S ’inspirant à la fois d’une technique de reboisement développée il y a presque cinquante ans par le botaniste japonais Akira MYAWAKI, et des techniques de création de « forêts fruitières », ce projet « test » novateur recèle de nombreuses qualités.
Les bénéfices
- La végétalisation des zones à forte densité de population permet le contact direct avec un espace préservé et permet de sensibiliser directement ou indirectement les populations à la préservation de la biodiversité ;
- Dans une zone urbaine, un espace arboré de ce type, une fois en place (au bout de trois ans) va être thermorégulateur et cela va directement se ressentir ;
- Une ressource vivrière ;
- Un refuge pour la biodiversité de par sa densité de plantation. Cette technique de plantation a aussi l’avantage d’accélérer la croissance 3 à 10 fois plus rapide qu’une forêt classique dû aux connexions et interactions entre les différentes espèces, les champignons, les bactéries ;
- Un espace beaucoup plus résilient car la diversité naturelle qu’on y retrouve (plus d’une trentaine d’essences différentes) et la densité de population (3 arbres au m2) font qu’elle est beaucoup moins impactée par les ravageurs des monocultures et qu’elle stocke mieux les réserves d’eau dans le sol et dans son volume global.
» La forêt et les arbres sont très peu énergivores et très simples à mettre en place ; ça pousse très facilement. Il n’y a rien de plus simple que de planter un arbre, mais en même temps il faut le faire ! Les bénéfices, multiples, touchent en plus tous les usagers du site : humains, animaux, insectes, etc. Beaucoup de scientifiques sont d’accords : c’est la solution pour lutter contre le changement climatique », explique Lætitia Genitoni, l’étudiante porteuse du projet.
[2e place]
L’installation d’un abris à vélos éco-construit sécurisé, la mise en relation des usagers et la mise en place de vélostations aux abords du campus du Bourget-du-Lac
par Océane Guillot, étudiante en 3e année de licence Sciences de la vie parcours Biologie, environnement, écologie et évolution à l’UFR Sciences et Montagne
Le projet en bref
Si la mobilité douce existe déjà sur le campus du Bourget-du-Lac, c’est essentiellement le covoiturage et bus qui semblent plébiscités. L’insécurité (peur du vol ou des dégradations), le manque de motivation (pas évident de rouler seul) et le manque de moyens pour s’équiper semblent être les principaux freins liés à l’utilisation du vélo. Ce projet a pour objectif de dépasser ces freins en montrant que ses bénéfices profitent à tous : économie d’énergie, désaturation des parkings, bénéfice santé, lien social, etc.
[3e place]
L’installation de toilettes sèches sur le campus du Bourget-du-Lac
par Camille Ben Hadj, étudiante en 2e année de licence Sciences de la vie parcours Biologie, environnement, écologie et évolution à l’UFR Sciences et Montagne
Le projet en bref
La dépense en eau potable des chasses d’eau d’un foyer s’élève à au moins 30 % de leur consommation totale. La mise en place de toilettes sèches à l’USMB pourrait, au-delà de leur impact positif sur la lutte contre le gaspillage, initier des changements plus grands. Les toilettes sèches fonctionnent sur un principe de revalorisation des déchets humain.
[4e place]
L’installation de poules pour réduire le gaspillage alimentaire quotidien à proximité du restaurant universitaire CROUS au Bourget-du-Lac
par Manon Fournier, étudiante en 3e année de licence STAPS Éducation et motricité à l’UFR Science et Montagne
Le projet en bref
Les déchets alimentaires du Crous se retrouvent avec les déchets résiduels et ne sont pas recyclés. Ils vont donc être amenés sur des sites où ils vont être stockés dans des alvéoles puis recouverts par de la terre. Toutes ces étapes entre la collecte des déchets et le stockage de ceux-ci est très couteux en énergie, notamment en énergie fossile. De nombreux camions, tractopelle sont nécessaires pour réaliser ces étapes et polluent donc la planète. Si tous les déchets organiques se retrouvaient dans l’assiette des poules, les poubelles seront beaucoup moins remplies et ces étapes seront diminuées à notre petite échelle.
[5e place]
La création d’une station de recharge de téléphones photovoltaïque intégrée au paysage urbain, sur le campus du Bourget-du-Lac
par Martin Blanc, Jérémie Grillet et Gauthier Novello, étudiants en 2e année de cycle préparatoire Parcours des écoles d’ingénieurs Polytech
Le projet en bref
- Concevoir un système autonome sur le plan énergétique et alimenté par des panneaux photovoltaïques,
- Développer un projet ambitieux, répondant à un besoin technologique et environnemental ayant une utilité publique pour être implantable sur le campus.
[6e place]
La préservation de la population d’hérissons d’Europe présents sur le campus de Technolac, lieu urbanisé à forte fréquentation
par Amélie Bernard et Adeline Bedok, étudiantes en 2e année de licence Sciences de la vie parcours Biologie, environnement, écologie et évolution à l’UFR Sciences et Montagne
Le projet en bref
La prospection de l’espèce par des inventaires simplifiés mammifères (recherche d’indices de présence, mise en place de tunnels à empreintes), puis la constitution d’un secteur propice à l’espèce (mise en place de gîtes dans les zones de boisements) et pour finir, la possibilité de mettre en place des passages à faune pour micromammifères (ouverture des zones fermées, grillagées) pour permettre le déplacement des individus et éviter les isolements.
[7e place]
L’aménagement végétal de l’IUT d’Annecy
par Florane Gonin, étudiante en 1re année de DUT Gestion des entreprises et des administrations à l’IUT d’Annecy
Le projet en bref
- La récupération de l’eau de pluie aux bénéfices des sanitaires où l’eau n’a pas besoin d’être assainie,
- L’aménagement du toit de l’IUT d’Annecy : mobilier extérieur et bacs à plantes,
- La végétalisation des façades (lières, mousse, fougères, etc.) pour une ambiance de travail apaisante et rafraichissante et surtout écologique.
[8e place]
La collecte des masques de protection à usage unique pour leur donner une seconde vie
par Adbelkader Saidi, étudiant en 1re année de licence Sciences de la Terre à l’UFR Sciences et Montagne
Le projet en bref
L’actualité sanitaire survenue en début d’année 2020 a bouleversé la face du monde déjà confronté aux changements climatiques. Aujourd’hui, un accessoire de protection banalisé devient une nouvelle source de pollution, traité par incinération ou abandonné dans la nature : la fin de vie des masques doit trouver une débouchée plus intéressante pour l’avenir dans l’attente que les masques réutilisables soit adopté par tous. Après un traitement de désinfection, les masques usagés pourraient devenir une matière première pour la confection de divers objets.
[9e place]
Plusieurs actions pour améliorer l’écologie sur le campus de Jacob-Bellecombette
par Nathan Muraz-Dulaurier, étudiant en 2e année de licence Histoire, parcours Archéologie, histoire de l’art et patrimoine à l’UFR Lettres, Langues et Sciences Humaines
Le projet en bref
- La mise en place d’interrupteurs à détection automatique dans les sanitaires les plus fréquenté du campus,
- Le remplacement des distributeurs de papier par des sèche-mains,
- La mise en place de robinet automatique,
- L’installation de plus de poubelles à mégots,
- La mise en place de lampe LED.
[10e place]
La réalisation d’un bilan carbone
par Karim Bouhouche et Nina Husson, étudiants en 2e année de licence Économie et gestion à l’IAE Savoie Mont Blanc
Le projet en bref
L’objectif sera de constater et de cibler les principales activités émettrices de gaz à effet de serre de l’USMB afin d’organiser une baisse de ces émissions la plus efficace possible. Autrement dit, d’exposer chaque année le bilan carbone de l’USMB et son évolution au fur et à mesure des années.
Pour rappel, de nombreuses actions concrètes ont déjà été menées sur les campus de l’USMB : une analyse de la biodiversité des campus avec la Ligue pour la Protection des Oiseaux, des animations autour des jardins partagés, l’installation et la gestion de composteurs à déchets, la préservation et de sauvegarde des oiseaux et des abeilles des pays de Savoie avec la mise en place de ruches sur les campus, le développement du covoiturage ou encore des actions de sobriété numérique comme l’incitation au déstockage des boîtes de messagerie.
En savoir plus
Contact : Frédéric Bermano, référent transition énergétique et développement durable à l’USMB
