Conférence philosophique : le jugement de goût et ses enjeux sociologiques

19 février 2025 17:00 - 19 février 2025 19:00

conférences philosophiques llseti

Organisé par le laboratoire Langages, Littératures, Sociétés Etudes Transfrontalières et Internationales (LLSETI) de l’USMB et l’Association des professeurs de philosophie de l’enseignement public, le cycle de conférences philosophiques « Pour une Ethique de la discussion, enjeux démocratiques » se poursuit ce mercredi 19 février à 17h avec le thème « Le jugement de goût et ses enjeux sociologiques ». Cette conférence aura lieu en salle 3, à la présidence de l’université Savoie Mont Blanc (USMB), à Chambéry. Elle est ouverte à tous et sans inscription. 

À propos de la conférence 

L’élargissement de la faculté de juger est l’horizon de sens de la démocratie moderne qui pose le postulat que cette faculté est accessible à tous. L’« espace public bourgeois » qui se constitue au 18ème siècle comme le public de l’Aufklärung, peut-il être élargi à tous ? Il est légitime d’en douter tant ce que nous appelons désormais l’opinion publique semble peu éclairée. Est-il concevable cependant de faire du « sens commun » un sens sain (gesunde Verstand) plutôt qu’un sens vulgaire, et d’envisager sur cette base l’élaboration en commun d’une intelligibilité (eines gemeinschaftlichen Sinnes) ? L’élargissement du jugement de goût permet-il à l’opinion d’avancer vers les lumières ? La critique sociale du jugement, élaborée par Pierre Bourdieu dans les années 1970, renouvelle à partir de la sociologie, l’ancienne distinction faite par l’intelligence entre ce qu’elle perçoit, et ce que généralement on ne perçoit pas. Mais si le jugement de goût était propice à ce que Kant nomme une mentalité élargie, n’aurait-il pas alors des vertus politiques ?

Cette conférence sera animée par Michel Haudry, Professeur de sciences économiques et sociales au Lycée Louis Armand de Chambéry.

A propos du cycle « Pour une Ethique de la discussion, enjeux démocratiques «  

Nous semblons être devenus impuissants face au dérèglement généralisé de la discussion que nous attribuons trop facilement aux supports médiatiques effectivement dérégulés. Sans doute ne devons-nous jamais oublier que persévèrent dans nos sociétés des affects qui poussent à la violence, ceux-là même dont Freud nous avertissait dans son Malaise dans la culture. En même temps ce dérèglement de la discussion en combats inexpiables, en « agonistique », porte manifestement atteinte au débat démocratique. Et les recours là-contre ne peuvent reposer sur l’invocation de la raison, voire sur celle de la vérité qui demeurent sans force dans le débat politique. Même s’il faut, contre le conspirationisme ou le négativisme, défendre les faits et user de la raison, la discussion démocratique ne repose pas sur l’autorité de vérités mais sur le pluralisme des opinions sans lequel elle ne saurait exister. et qu’il faut défendre. Sans doute faut-il promouvoir une culture du conflit démocratique et son jeu normal. Nous chercherons à développer cette hypothèse en la pensant au travers de quelques champs qui en incarnent l’expression.  

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