André Revil, directeur de recherche CNRS au laboratoire ISTerre, lauréat de l’American Geophysical Union

Publié le mar 20 Sep 2016

André Revil, directeur de recherche CNRS, membre de l’équipe de l’Université Savoie Mont Blanc au Bourget-du-Lac de  l’Institut des Sciences de la Terre, ISTerre (UMR CNRS/IFSTTAR/IRD/UGA/USMB), vient d’être élu lauréat de l’American Geophysical Union (AGU). Seul un membre de l’AGU sur 1 000 est promu chaque année.

Cette distinction est une véritable reconnaissance scientifique pour ce géophycisien spécialiste des milieux poreux et des méthodes d’imagerie, qui se voit récompenser pour ses travaux récents dans les domaines de l’hydrogéophysique et de la biogéophysique.

Une cérémonie de remise des prix réunissant tous les lauréats 2016 aura lieu le 14 décembre lors de l’AGU Fall Meeting à San Francisco.

LES ACTIVITÉS DE RECHERCHES D’ANDRÉ REVIL

André Revil a contribué de manière significative à la recherche en Sciences de la Terre durant les dix dernières années, à la fois dans le domaine de la recherche fondamentale et dans le domaine de la recherche appliquée.

1er axe de recherche d’André Revil

figure-concept-biogeophysique-revilSon 1er axe de recherche concerne le développement de méthodes géophysiques per se ainsi que des techniques visant à une meilleure imagerie spatio-temporelle. Il a notamment  développé les bases mécanistiques de plusieurs méthodes géophysiques dont la méthode de potentiel spontané (mesures passives des signaux électriques associés aux circulations hydriques et hydromécaniques dans le sous-sol ainsi que le phénomène de biogéobatterie), la méthode sismoélectrique (couplages entre propagation d’onde sismiques et phénomènes électromagnétiques en milieu poreux), et la méthode de polarisation provoquée (phénomènes de polarisation basse-fréquence non-diélectrique).

L’originalité de ses travaux fondamentaux concerne l’approche mécanistique des processus électriques mesurés. Cette approche mécanistique est complétée par l’obtention d’un grand nombre de mesures en laboratoire (échantillons et cuves) visant à tester les différentes facettes des modèles proposés. Cette approche est nécessaire pour permettre de développer des méthodes d’imagerie géophysique basées sur l’inversion jointe ou couplée, c’est-à-dire visant à remplir le fossé entre les phénomènes dynamiques que l’on cherche à appréhender de façon non-intrusive et les mesures géophysiques proprement dites. Il a en outre travaillé avec son équipe sur le développement de nouvelles approches géophysiques d’imagerie (avec un nouveau type de régularisation sur le temps, l’utilisation de l’information des faciès géologiques et la méthode d’inversion par guide d’image pour ne citer que quelques exemples).

2ème axe de recherche d’André Revil

Son second axe de recherche concerne les applications de ses méthodes dans quatre domaines différents : les problèmes de contamination et de remédiation des nappes aquifères, l’application des méthodes géophysiques au génie civil (corrosion des barres métalliques, maladie des bétons), l’application aux réservoirs pétroliers (inversion des données de mesures en forage, identification des fronts de saturation, étude de la fracturation hydraulique), et l’application aux systèmes hydrothermaux et volcaniques.

Les grandes caractéristiques des recherches d’André Revil

L’activité de recherche d’André Revil pourrait être présentée en cinq grandes caractéristiques :

  • le développement de nouvelles approches en imagerie géophysique,
  • le développement de nouveaux modèles pétrophysiques,
  • l’application des méthodes géophysiques aux volcans et systèmes hydrothermaux,
  • l’application des méthodes géophysiques aux panaches de contamination et aux ressources en eau,
  • sa contribution a une nouvelle discipline, la biogéophysique.

Un des fondateurs de la biogéophysique

André Revil, qui a débuté son cursus universitaire à l’Université Savoie Mont Blanc en 1989, a été l’un des fondateurs, avec Estella Atekwana (OSU) et Lee Slater (Rutgers U.), d’une nouvelle discipline connue sous le nom de biogéophysique, activité reconnue par l’attribution du prix Nishida en Mai 2015 au Japon. Cette discipline vise à étudier, de façon non-intrusive, le développement des formes de vie et leurs effets dans le sous-sol de notre planète. Il a en particulier développé le concept de biogéobatterie, un nouveau mécanisme par lequel les bactéries produisent un courant électrique dans le sous-sol par l’intermédiaire de nano-câbles et génèrent des champs électriques.

À PROPOS DE L’AGU

agu_logoL’American Geophysical Union (Union américaine de géophysique) est une organisation professionnelle et scientifique à but non lucratif de géophysiciens qui compte près de 60 000 membres provenant de 139 pays. Les activités de l’AGU sont concentrées sur l’organisation et la dissémination de l’information scientifique dans le domaine de la géophysique, domaine inter-diciplinaire et international. L’AGU divise la géophysique en quatre branches fondamentales : l’atmosphère et l’océan, la Terre solide, l’hydrologie et l’espace.

Les missions de l’AGU sont :

  • la promotion de l’étude scientifique de la Terre et de son environnement dans l’espace, ainsi que la dissémination des résultats au public,
  • la promotion de la coopération entre les organisations scientifiques impliquées dans la géophysique ou dans des disciplines connexes,
  • l’initiation et la participation à des programmes de recherches géophysiques,
  • l’avancée des divers disciplines de la géophysique à travers la discussion scientifique, la publication et la dissémination de l’information.

ISTerre, LABORATOIRE DE RECHERCHE EN SCIENCES DE LA TERRE

logo-isterreCréé en 2011, ISTerre réunit plus de 100 chercheurs en Sciences de la Terre de l’académie de Grenoble, sous la tutelle de deux universités – l’Université Grenoble Alpes et l’Université Savoie Mont Blanc – et des trois organismes de recherche : CNRS, IRD et IFSTTAR. L’Institut s’attache à comprendre les processus géophysiques, géochimiques et géologiques du centre de la planète, à la tectonique et l’érosion des montagnes. Avec trois médailles d’argent du CNRS et huit professeurs à l’« Institut Universitaire de France », ISTerre se situe parmi les meilleurs laboratoires de recherche européens en Sciences de la Terre. Son intégration dans l’observatoire de Grenoble où il côtoie les laboratoires d’astrophysique (IPAG) de glaciologie (LGGE) et d’hydrologie (LTHE), amplifie son dynamisme et assure les riches collaborations vers la planétologie et les sciences de l’environnement

Les travaux de recherche de l’ISTerre s’articulent autour de huit pôles :

  • Le noyau de la Terre et son champ magnétique
  • Les ondes sismiques pour imager les structures
  • Le fonctionnement géophysique des volcans
  • Le fonctionnement des failles tectoniques
  • L’analyse et l’évolution géochimiques et minéralogiques des roches
  • Les risques telluriques (mouvements de terrain, séismes, volcans, etc)
  • La déformation de la croûte terrestre
  • La formation des montagnes et leurs évolutions

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