« Femmes de Science de l’USMB » – Sandrine Roy, chercheuse à l’ISTerre

Publié le mer 6 Mar 2019

Sandrine Roy, Doctorante à l’Institut des Sciences de la Terre (ISTerre), spécialiste en géomorphologie et tectonique des plaques

Sandrine est une doctorante au parcours peu commun : il n’est ni lisse, ni uniforme et parfois non-conforme. Elle réalise ses études entre l’École Observatoire Sciences Terre (EOST) de Strabsourg et la Canterbury University en Nouvelle-Zélande, et rompt les chemins classiques Licence-Master-Doctorat, par des voyages construisant sa vision du monde naturel et géopolitique actuel.

Après 3 ans en géotechnique en Nouvelle-Zélande, elle s’investit depuis 2017 en France et en Argentine au sein de l’équipe Tectoniques, Relief et Bassin du laboratoire ISTerre de l’Université Savoie Mont Blanc (USMB) et de l’équipe Southermost Andes, Patagonian, and offshore basins Lab du National Scientific and Technical Research Council à Buenos Aires, où elle devient spécialiste de la faille de Magellan au cœur de l’extrême sud de la Patagonie.

Ses terrains l’emmènent chaque hiver entre terre et mer, à la frontière du Chili et de l’Argentine au cœur du Détroit de Magellan et de la Terre de Feu. Sur place, elle cartographie la faille, échantillonne les roches pertinentes pour datation au béryllium et analyses les paysages patagoniens. Cette mission est exceptionnelle, mais aussi coûteuse pour la planète. Délibérément, cette mission est l’unique déplacement annuel hors Europe que Sandrine s’octroie pour se former, communiquer en congrès et étendre son réseau.

Ses travaux s’intéressent à la sismicité de la Terre de Feu, à l’histoire géomorphologique quaternaire de l’extrême sud de la Patagonie, de Rio Grande à Ushuaïa, aux interactions glaciers-failles ou encore aux glissements des failles transformantes.

Transversalement à son travail de recherche, Sandrine forme son esprit critique en suivant les formations du Collectif de recherche transdisciplinaire esprit critique & sciences (Cortecs). Elle s’intéresse également vivement aux actions des Nations Unies sur les thématiques du réchauffement climatique et ses déplacés, mais aussi aux réfugiés politiques, et se forme aux organisations internationales et aux collectivités publiques avec le label CPOI. Elle participe également aux « ateliers d’éco-responsabilités du chercheur » au sein d’ISTERRE, et milite pour une science responsable, sobre et durable.

Côté universitaire, Sandrine s’engage à plusieurs niveaux en tant que élue déléguée des doctorantes et doctorants du laboratoire ISTerre à Chambéry, et élue représentante des doctorantes et doctorants au Conseil de l’École Doctorale Terre Univers Environnement (ED TUE) pour le mandat 2018-2020. Dans cette fonction, elle s’implique au sein de l’équipe Doctorants Engagés pour défendre notamment l’égalité de traitement des doctorants et la valorisation des compétences des doctorants. Elle milite également pour la transparence des salaires afin de garantir l’égalité des rémunérations à poste égale et l’égalité des congés paternité/maternité afin de diminuer les discriminations à l’embauche. Sandrine est également membre du Jury d’Allocations de Thèse 2019 de l’ED TUE rassemblant 8 instituts (ISTerre, Institut des Géosciences de l’Environnement, Laboratoire des Écoulements Géophysiques et Industriels, laboratoire Grenoble Images Parole Signal Automatique, Institut de planétologie et d’astrophysique de Grenoble, laboratoire de sciences sociales PACTE et Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture de la Communauté Universitaire Grenoble-Alpes).

Engagée, Sandrine l’est aussi lorsqu’elle évoque la place des femmes dans les études supérieures, où elle constate l’absence de discrimination sexiste lors de son parcours. Pourtant, elle témoigne qu’en France il existe une barrière invisible majeure dépendant du milieu culturel, qui signifie que les hautes études sont inaccessibles de manière générale, et plus particulièrement pour une femme. Pour Sandrine,  il y a pourtant urgence en France à s’engager davantage et dans toutes les sphères académiques pour garantir l’égalité Femme – Homme  du côté des sciences. Forte de ses expériences outre Atlantique, elle félicite les scientifiques Chiliennes qui se mobilisent massivement notamment en intégrant le débat du Genre en session spéciale en Congrès scientifiques Internationaux.

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