Les manchots empereurs pourraient disparaître à cause du changement climatique

Publié le ven 29 Nov 2019

À l’instar des canaris utilisés dans les mines de charbon jusqu’au milieu des années 80 pour prévenir de la présence de monoxyde de carbone mortel, le manchot empereur nous alerte sur les effets planétaires de l’utilisation des combustibles fossiles et leur impact sur le climat. Les manchots empereurs établissent leurs colonies sur la banquise Antarctique dans des conditions extrêmement spécifiques. Or, cette banquise ne va cesser de diminuer sous l’effet des changements climatiques planétaires privant ces oiseaux marins de leur habitat, de leurs sources de nourriture et de bonnes conditions pour élever leurs petits.

Pour comprendre les effets de tels changements environnementaux sur le devenir de cette espèce, une équipe de scientifiques internationaux, dont Jimmy Garnier, chercheur CNRS au Laboratoire de Mathématiques (LAMA) de l’Université Savoie Mont Blanc, dirigée par Stéphanie Jenouvrier du Centre d’Étude Biologique de Chizé, a récemment développé un modèle mathématique incluant un modèle de dynamique des populations et les modèles de prévisions climatiques les plus récents. Leur nouvelle étude, publiée dans Global Change Biology le 7 novembre dernier, montre que si aucune action pour réduire le réchauffement climatique n’est engagée (le réchauffement sera dans ce cas de 5 à 6°C en 2100), le Manchot Empereur pourrait disparaître d’ici 2100 à cause d’une fonte trop importante de la banquise.

En revanche, leur étude montre qu’une politique drastique de limitation du changement climatique de 2 à 1,5°C (limite fixée par les accords de Paris) pourrait stopper l’extinction de cette espèce. En effet, dans ce scénario, seulement 5% de la banquise Antarctique fondrait, entraînant une réduction de seulement 20% de la population de manchot empereur à l’horizon 2100.

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Contact : Jimmy Garnier