En mars 2022, l’université Savoie Mont Blanc a participé à l’organisation d’un atelier en ligne sur l’intercompréhension en langues romanes, avec ses partenaires du réseau RELIEF (l’Université du Québec à Trois Rivières et la Haute Ecole Spécialisée de Suisse Occidentale). Cet atelier a pris place dans le cadre de la Semaine de la langue française et de la Francophonie et de la 10ème édition des Journées internationales de la Francophonie en Mauricie, au Québec.
Cet atelier ouvert à tous, aux personnels comme aux étudiantes et étudiants, était animé par Francisco Calvo del Olmo, enseignant-chercheur à l’Université Ludwig-Maximilians de Munich.
L’objectif était de faire découvrir l’intercompréhension en langues romanes à un public de non-spécialistes et de non-initiés, en direct du Canada, de la France, du Portugal, de l’Italie, de la Roumanie, de la Grèce et de la Birmanie.
De la pratique pour mieux comprendre la théorie
Les premières traces de l’intercompréhension remontent au début du XXème siècle avec Jean Jaurès qui déclarait en 1911 :
« J’ai été frappé de voir, au cours de mon voyage à travers les pays latins que, en combinant le français et le languedocien, et par une certaine habitude des analogies, je comprenais en très peu de jours le portugais et l’espagnol ».
De Jean Jaurès à Louise Dabène, pionnière de la recherche en intercompréhension, les participantes et participants ont appréhendé le cadre théorique et méthodologique avant de s’exercer à l’intercompréhension sur plusieurs exercices.
En « jonglant » ou « sautant » d’une langue à une autre, les apprenties et apprentis de l’intercompréhension ont saisi les « analogies » décrites par Jean Jaurès.
Des retours très positifs
Les participantes et participants se sont montrés très intéressés par l’intercompréhension et par l’usage qui pouvait en être fait, entre professionnels en entreprise ou dans un cadre pédagogique.
Certains en ont aussi profité pour partager leur expérience de l’intercompréhension.
« De mon expérience, je pourrais dire que j’ai identifié une des erreurs fondamentales qui empêche l’intercompréhension […] : l’interférence d’une autre langue [pendant un cours de langue] », explique Félicia Constantin de l’Université D’Oradea en Roumanie, auteure d’un article sur l’intercompréhension. Ainsi, faire un cours de langue complètement dans la langue enseignée serait selon elle un bon moyen de développer l’intercompréhension.
L’intercompréhension, une méthode mise en avant à l’USMB
L’université Savoie Mont Blanc fait partie de l’université européenne UNITA, qui réunit des pays de langues romanes et qui se distingue par son approche du multilinguisme basée sur l’intercompréhension.
À l’USMB, cela se traduit par exemple par :
- L’ajout de l’intercompréhension aux catalogues de formation au même titre que les autres langues vivantes ;
- La création d’un Diplôme International d’Université en Intercompréhension ;
- Des opportunités de formation à l’intercompréhension pour les personnels.
En organisant cet atelier avec le réseau RELIEF, l’USMB a porté cette approche novatrice jusqu’au Québec lors de la 10ème édition des Journées internationales de la Francophonie en Mauricie.
En savoir plus
- Guide de Références publié par la délégation générale à la langue française et aux langues de France en partenariat avec l’Organisation internationale de la Francophonie en 2016. Cette publication présente les atouts de l’intercompréhension.
- Plus d’informations sur le Cadre de référence pour les approches plurielles des langues et des cultures
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