La Nuit Européenne des Chercheurs à Evian-Les-Bains

La mini-conférence présentera le développement du silure glane (Silurus glanis) dans les grands lacs alpins sous différentes facettes. Les origines possibles de sa colonisation seront présentées avant de questionner sa place dans la chaine alimentaire des lacs d’après des résultats obtenus sur le terrain. Il sera ensuite question des possibles conséquences sur la dynamique des espèces natives des lacs avant d’aborder la qualité sanitaire des silures avec un focus spécifique sur les PCB.  

Victor Frossard est maître de conférences à l’Université Savoie Mont Blanc. Ses recherches s’orientent principalement sur l’impact des pressions d’origine humaine sur les écosystèmes lacustres à différentes échelles d’espace et de temps. Parmi ses recherches récentes, le développement du silure glane dans les grands lacs alpins a fait l’objet d’investigations spécifiques concernant l’ampleur de son invasion, son écologie, ses potentiels impacts et sa capacité à accumuler des polluants.  

Les grands lacs péri-alpins sont fortement soumis aux pressions anthropiques, dont le réchauffement climatique et aussi à une importante contamination en particules plastiques. Par exemple, environ 590 tonnes de plastique sont stockées dans le Léman dont plus de 350 tonnes issues de la dégradation des pneus et des chaussées. Nous explorons les effets d’une molécule émergente, présente dans la composition des pneus et donc dans les micro-particules de plastiques, couplée avec une hausse de la température, sur deux espèces de nos lacs alpins.

Emilie Réalis est ingénieure de recherche. Ses travaux portent sur l’écologie du stress via l’étude des multi-stresseurs (polluants chimiques, tel que micro-plastiques, PCB mais aussi stresseur physique comme le bruit) couplés à une hausse de température. Ses études sont centrées sur les premiers stades de vie chez les invertébrés et les vertébrés, en particulier l’omble chevalier, espèce sentinelle du changement climatique et poisson emblématique des lacs péri-alpins.  

Frédéric Rimet vous fera découvrir la biodiversité des microalgues et leur intérêt pour surveiller l’état des milieux aquatiques.

Fréderic Rimet est Ingénieur de recherche (HDR), spécialiste des algues, de leur écologie, de leur diversité. Ses travaux sont actuellement centrés sur l’utilisation des algues pour évaluer la qualité écologique des lacs et des rivières. Il développe depuis plusieurs années des approches moléculaires pour mieux décrypter la biodiversité.  

Les microalgues (ou phytoplancton) constituent une ressource indispensable pour le zooplancton. Certaines espèces de phytoplancton peuvent se voir parasiter par des champignons aquatiques de la famille des chrytrides. Mais ces champignons ne seraient-ils que des parasites ? Il s’avère que les interactions sont bien plus complexes que cela. Dans cette présentation, on explorera la diversité des champignons parasites d’algues lacustres afin de comprendre que les algues de trop grande taille ne peuvent pas être mangées par le zooplancton mais que les spores produits par ces champignons parasites constituent en revanche une importante ressource pour les consommateurs planctoniques. 

Serena Rasconi est limnologue, chargée de recherche, spécialiste de l’écologie du plancton. Ses travaux de recherche s’intéressent aux interactions biotiques et visent à comprendre comment elles influent sur le fonctionnement des écosystèmes lacustres. Elle a travaillé en particulier sur le lac Majeur et la relation entre les bactéries et le cycle du carbone. Ensuite, elle a étudié les interactions parasitaires entre un groupe de champignons aquatiques, les chytrides, et les algues.  

Les enfants apprennent ainsi à observer des organismes vivants du Léman et affluents à la loupe binoculaire et au microscope (mise en place de lame et lamelle) et à utiliser du matériel scientifique de base. Ils apprennent aussi à observer des organismes et à les reconnaître grâce à des clés de détermination simplifiées. 

Créé en 2019, le Cluster Eau Lémanique Evian est une organisation associative et collégiale dont le siège est situé à Evian-les-Bains. Il regroupe des entreprises, des professionnels, des organismes de recherche, de formation et des institutions publiques engagés ensemble, pour mettre en œuvre une stratégie commune de développement autour de la filière eau du bassin lémanique. Il a pour objet la promotion et le développement économique de la filière de l’eau et des solutions permettant la préservation patrimoniale et l’efficience de la ressource (eau et végétal).

Tout comme un cambrioleur laisse de l’ADN sur le lieu d’un crime, tous les êtres vivants laissent des traces d’ADN dans leur environnement. Cet ADN environnemental, ou ADNe, peut être utilisé pour identifier tous les êtres vivants qui peuplent les lacs. Venez découvrir comment collecter et analyser cet ADNe pour nous aider à découvrir les nombreuses espèces de poissons qui vivent dans le Léman.

Marine Vautier est ingénieure d’étude en techniques biologiques appliquées à l’ADN environnemental. Au laboratoire CARRTEL, elle travaille dans des projets de recherches centrés sur l’ADN environnemental afin d’étudier les écosystèmes limniques. Elle a participé à plusieurs projets comme le projet Interreg EcoAlpsWater visant à harmoniser les protocoles ADNe à l’échelle européenne ou en encore le projet QuantiFish pour développer de nouveaux outils basés sur l’ADNe pour l’étude des poissons. 

Apprendre en s‘amusant : le jeu vidéo Féraventure, imaginé par des scientifiques du CARRTEL, permet aux joueurs de vivre la vie d’une Féra, depuis la naissance jusqu’à l’âge adulte. De nombreux pièges vont se dresser devant le poisson lors de sa recherche de nourriture, pour éviter les prédateurs et les pêcheurs. A travers ce média, il est possible d’expliquer le cycle de vie d’un poisson et les facteurs environnementaux qui le régisse.

Jean Guillard est ingénieur de recherche. Ses travaux de recherches portent principalement sur l’utilisation de l’hydro-acoustique comme méthode non invasive d’étude des populations de poissons. Développés dans des écosystèmes aquatiques variées, son expertise est reconnue internationalement sur le sujet. Il a aussi contribué à de nombreux projets de recherche sur l’écologie des populations de poissons dans les lacs péri-alpins.

La caméra acoustique est un sonar multifaisceaux innovant à haute fréquence qui transmet des impulsions sonores dans l’eau et converti les échos en images de la même manière que les ultrasons en imagerie médicale. Ces caméras transforment donc du son en image et permettent ainsi de voir ce qui se passe dans l’eau même quand la visibilité est réduite (eau trouble et obscurité). Cette technologie permet d’obtenir différents types d’informations sur la faune aquatique, grâce aux signaux acoustiques réfléchis, permettant le suivi des populations de poissons, le comportement, la morphologie, de reconnaitre les espèces.

Hervé Rogissart est ingénieur d’étude, est passionné par l’ichtyologie (branche de la zoologie qui a pour objet l’étude des poissons) et la conservation de la biodiversité. Ses compétences en ichtyologie incluent la compréhension des traits d’histoire de vie des poissons tels que l’âge, la croissance, la migration et le comportement. Il étudie actuellement le comportement d’un crustacé mysidé invasif et la phénologie de la reproduction du corégone à l’aide d’une caméra acoustique. Il a aussi analysé les impacts sociétaux des recherches sur la réhabilitation des salmonidés des lacs péri-alpins 

L’atelier est ouvert aux petits comme aux grands. Pendant cet atelier, tout en apprenant sur la qualité de l’eau du Léman et la biodiversité des micro-organismes du lac aux cours des 200 dernières années, vous serez conviés à retranscrire cette histoire en peinture, sur un grand canevas avec des mélanges haut en couleurs. 

Cécilia Barouillet est ingénieure de recherche, spécialisée en paléolimnologie (du grec, paléo : ancien ; limno : lac et logie : science). Elle a étudié l’impact des aménagements hydroélectriques et du climat sur les lacs à saumon rouge en Colombie Britannique. Au laboratoire CARRTEL, elle utilise applique des techniques de biologie moléculaire pour étudier l’ADN extrait des sédiments. Ses projets de recherche consistent à évaluer l’impact de l’eutrophisation et du changement climatique sur les communautés microeukaryotes des grands lacs péri-alpins français. 

Les écosystèmes d’eau douce n’occupent qu’une petite fraction de la planète mais ils abritent une biodiversité exceptionnellement riche.  La configuration de ces milieux est idéale pour étudier l’effet des variations du climat passé sur la naissance et l’accumulation de nouvelles espèces. Le changement climatique actuel est-il un facteur de diversification biologique ou d’extinction sans précèdent ? 

Juan I. Montoya-Burgos est chargé de cours en biodiversité et conservation et a dirigé le laboratoire d’évolution et conservation animale de l’Université de Genève, Suisse. Ses recherches sont centrées sur les organismes et les milieux aquatiques. Il est spécialiste en biologie de l’évolution, phylogénétique, génétique des populations des organismes aquatiques.