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La Nuit Européenne des Chercheurs à Faverges-Seythenex

Le 29 septembre, venez rencontrer des chercheures et chercheurs à Faverges-Seythnex !

Loin du cadre institutionnel de l’université et de ses laboratoires de recherche, venez à la rencontre des chercheuses et des chercheurs ! C’est une occasion privilégiée pour échanger avec des scientifiques de toutes disciplines, sur le thème : « Évolution du paysage et changement climatique ». Ateliers, conférences, mini-conférences, expositions, balades : une programmation complète vous attend à cette occasion !

Au programme

De 17h00 à 19h00 – Balade commentée du paysage à destination de la cabane du Crêt de Chambellon

Par Christophe Lansigu, Chargé de mission géopatrimoine au Parc Naturel Régional du massif des Bauges, docteur en géologie, et Romane Girard, Chargée de mission urbanisme et paysages au Parc Naturel Régional du massif des Bauges, titulaire d’un Master 2 Géographie Aménagement de la Montagne, Université Savoie Mont Blanc.

De 17h30 à 19h00 – Atelier participatif : fresque collective

Une photographie de Faverges, une feuille de calque par groupe et des crayons de couleur. Il n’en faudra pas plus pour se lancer dans une œuvre collective, où observation et imagination se mélangeront. En fin d’atelier, la réunion de tous les dessins offrira une frise à 180° d’un paysage qui risque de vous surprendre !  

  • Lieu : Micro-Folie de Faverges-Seythenex, Place Piquand
  • À partir de 6 ans
  • Informations et inscriptions :  microfolie@faverges.fr / 06 60 16 93 28

De 19h30 à 20h30 – Inauguration de l’exposition photo « L’évolution du paysage des Sources du lac d’Annecy face au changement climatique »

Visite commentée par Lucie Rolland, stagiaire sur le projet d’exposition photo et titulaire Master 2 Histoire – Sociétés et cultures XVI-XXIe siècles à l’USMB. Photos sélectionnées par Numerica Photo Club.

  • Lieu : médiathèque de Faverges-Seythenex

De 19h30 à 20h30 -Pot de l’amitié

À partir de 20h30 – Mini-conférences à la médiathèque Faverges-Seythenex

Mini-conférences ouvertes à tous. Pour en savoir plus sur le contenu des conférences, déroulez le programme ci-dessous.

Histoires des paysages cachés au fond des lacs
À 20h30
Par Charline Giguet-Covex et Erwan Messager, chercheurs au CNRS au laboratoire EDYTEM (Environnements, Dynamiques et Territoires de Montagne)

Les lacs représentent des pièges à particules qui sédimentent au cours du temps. Ces particules peuvent provenir du lac lui-même, de son bassin versant ou de l’atmosphère. Pour celui qui sait lire dans cette archive, une mine d’informations sur les environnements, climats ou activités humaines passées peut être extraite.   

Deux caractéristiques évidentes des paysages sont le couvert végétal et la topographie. Depuis le retrait des glaciers au début de l’Holocène, il y a environ 11500 ans, la végétation a beaucoup changé en réponse à l’évolution du climat et le développement des sociétés et activités humaines. Au cours de cette période, l’érosion est le principal processus ayant modelé la topographie. Il a également beaucoup changé sous l’influence des mêmes facteurs et de l’évolution du couvert végétal.   

Comment retracer l’histoire de la végétation et de l’érosion à partir de l’étude des sédiments lacustres ? Que connaissons-nous de cette histoire dans les Alpes Françaises du Nord, aujourd’hui ?  

Tous deux chercheurs au CNRS au laboratoire EDYTEM, ils étudient les environnements du passé, en particulier les paysages depuis la fin de la dernière glaciation. Pour cela, ils prélèvent des sédiments lacustres ou des tourbières et les analysent, chacun avec leur méthode. Charline utilise la sédimentologie/géochimie pour comprendre les processus de sédimentation et la dynamique de l’érosion et analyse également l’ADN des plantes et animaux présents dans les sédiments. Erwan analyse les changements de végétation au travers de l’identification des grains de pollen ou d’autres restes de végétaux. Leurs approches sont très complémentaires. Leurs terrains de prédilection sont les Alpes, mais également le Caucase pour Erwan.  

Percevoir l’imperceptible : l’évolution des paysages karstiques du Massif des Bauges, entre temps de la Terre et temps des Hommes
À 21h
Par Fabien Hobléa, enseignant-chercheur au laboratoire EDYTEM (Environnements, Dynamiques et Territoires de Montagne)

Faverges se trouve au pied de massifs de montagne dont les paysages sont fortement typés, en raison notamment de l’omniprésence de roches calcaires fortement solubles que l’érosion chimique sculpte en surface et taraude en profondeur. Ces phénomènes donnent des paysages de lapiaz arides en surface et des paysages souterrains visibles par les spéléologues dans les milliers de cavernes creusées par les eaux qui s’infiltrent dans la roche. La formation et l’évolution du paysage karstique mettent en jeu plusieurs échelles de temps : le temps long de la géologie (celui des dizaines de millénaires et des millions d’années) et le temps des humains (celui des siècles et décennies). Si l’évolution du paysage karstique est souvent imperceptible, qui sait bien regarder constatera déjà dans les Bauges, à l’échelle intergénérationnelle, une évolution accélérée du paysage de nos montagnes calcaires sous l’effet conjugué des activités humaines et du changement climatique. A partir de l’exemple du Massif des Bauges, la conférence donnera les clefs de lecture pour comprendre et respecter les différentes facettes, visibles et invisibles, de ces paysages attachants et mystérieux, moins figés qu’ils ne paraissent. 

Fabien Hobléa est géographe et enseignant-chercheur en géomorphologie et spéléo-karstologie au laboratoire EDYTEM de l’Université Savoie Mont Blanc. Il étudie les grottes savoyardes (Bauges, Chartreuse…) et pratique la spéléologie au spéléo-club de Savoie depuis 1984, il a participé à plusieurs expéditions d’exploration géographique et spéléologique dans les karsts lointains des régions chaudes (Papouasie-Nouvelle-Guinée, Mexique, Indonésie) ou plus froides (Sibérie, Patagonie chilienne). Il est impliqué de longue date dans les conseils scientifiques du Parc naturel régional et de la Réserve Naturelle des Hauts Plateaux de Chartreuse et dans celui du parc naturel régional et Géoparc Mondial UNESCO du massif des Bauges, ainsi que dans celui du Géoparc du Chablais, autant de territoires qui recèlent des glacières étudiées pour mesurer les effets du réchauffement climatique. 

Le paysage montagnard alpin au début du XXIe siècle : derrière les pistes de ski, quels patrimoines ?
À 21h
Par Yoann Collange, doctorant au laboratoire EDYTEM (Environnements, Dynamiques et Territoires de Montagne)

L’exploitation touristique des versants montagnards, à travers des activités de loisirs, de bien-être ou d’itinérance, entraîne des mutations dans le paysage. La fréquentation des lieux mais également l’aménagement de sites touristiques participent à modeler un paysage montagnard inédit bien que pourtant vendu comme « authentique ». Ainsi, le panorama typiquement montagnard, tel que perçu par les populations touristiques est le résultat de décennies de mise en tourisme ayant pour conséquence d’invisibiliser une partie des patrimoines montagnards antérieurs aux grands aménagements des versants

Yoann Collange doctorant en géographie du patrimoine depuis 2020 après des études bi-disciplinaires en histoire et en géographie. Sa thèse étudie la place aujourd’hui occupée par les patrimoines archéologiques, en particulier rupestre, dans les hautes-vallées alpines françaises et italiennes. Ces roches gravées, différemment perçues d’une vallée à l’autre, occupent parfois une place centrale dans les politiques touristiques locales. D’autres fois, elles sont inégalement connues de la population et ne font l’objet d’aucun discours politique ni d’aucun intérêt associatif.  

Comment les biens communaux ont-ils façonnés le paysage au sud du Lac d’Annecy ?
À 21h30
Par le Collectif des chercheurs de l’USMB (juristes, sociologues, historiens) du CERDAF (Centre de Recherche en Droit Antoine Favre) sur les communs : Jean-François Joye, Olivier Chavanon, Bruno Berthier)

Il existe encore en France de nombreux biens « communaux », « sectionaux » en la forme d’ancestrales propriétés collectives ou partagées. Institutions sociales gestionnaires de ressources naturelles de manière prudente par les populations elles-mêmes, ces propriétés collectives sont en résurgence après avoir été mésestimées par un droit national tourné vers la propriété privée individuelle et exclusive depuis la Révolution française puis l’avènement du Code civil en 1804. A l’Université Savoie Mont Blanc, un travail collaboratif est mené depuis 2018 par une équipe de juristes, de sociologues et d’historiens avec les populations locales impliquées sur plusieurs sites à l’étranger comme en France (en particulier au Sud du lac d’Annecy où plusieurs exemples de communs fonciers sont remarquables et ont façonné les paysages). 

Codirigé par Jean-François Joye, juriste, avec Olivier Chavanon, sociologue (Centre de recherche en Droit Antoine Favre et Pôle « Enquête » de l’Université Savoie Mont Blanc), ce projet scientifique valorise les apports des communs fonciers aux territoires locaux dans une optique de gestion sobre des ressources et de cohésion sociale au XXIème siècle.  

En savoir plus :